–stop–
Les parcelles qui ne bénéficient pas d’un traitement de semences sont à surveiller dès la levée. Les parcelles les plus à risques sont les orges, les semis précoces des céréales.
Pour les parcelles ayant bénéficié d’une protection de semences à base d’imidaclopride (Gaucho 350, Gaucho Duo FS), un relais pourrait être nécessaire si les conditions douces persistent, comme cela a été le cas dans de nombreuses situations en 2014 (voir résultats d’essais). La protection de semences ne permet pas de pallier complètement les prises de risques agronomiques : les semis trop précoces amènent beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages ! La surveillance est à reprendre à partir de 5 feuilles en cas de risque puceron.
Figure 1 : clés pour identifier les principaux facteurs de risque et adapter les moyens de lutte
Recommandations pour le déclenchement des interventions
Pucerons et cicadelles transmettent des virus en piquant la plante et présentent de ce fait une nuisibilité élevée. Avant de déclencher les traitements en végétation, une observation des parcelles doit être faite minutieusement, dès la levée en l’absence de protection sur semences.
• Pucerons : pulvérisation immédiate en présence de 10 % de plantes habitées par au moins un puceron. En dessous de ce pourcentage, intervenir si les pucerons sont encore observés au bout de 10 jours quel que soit leur nombre. Ne pas traiter par rapport à un stade mais seulement en présence des pucerons. Un traitement trop précoce à la levée serait une assurance illusoire : l’insecticide appliqué en végétation agissant par contact, les nouvelles feuilles formées après le traitement ne sont pas protégées.
Attention une seule application peut s’avérer insuffisante face à l’arrivée de nouveaux individus et/ou au développement des colonies. Ne pas négliger la surveillance si les conditions climatiques restent favorables aux ravageurs : un renouvellement du traitement peut être nécessaire compte tenu de la persistance d’action des produits (15 jours – 3 semaines) et de l’évolution des plantes.
De même, après un traitement insecticide des semences (imidaclopride), face à des conditions climatiques favorisant une présence tardive de pucerons (ex : automnes 2014, 2006), une surveillance est nécessaire à partir du stade 4-5 feuilles. Un traitement insecticide relais en végétation peut être valorisé.
• Cicadelles : leur présence peut être appréciée par piégeage (plaque engluée jaune). L’intervention est alors recommandée quand l’effectif de captures hebdomadaires atteint 30, ou bien, dans le cas d’un suivi bihebdomadaire, lorsqu’il est observé une différence d’une vingtaine de captures entre 2 relevés.
Une observation directe des cicadelles sur la parcelle peut également être pratiquée en période ensoleillée, la plus chaude de la journée, pour déclencher le traitement. Si, une forte activité est observée (observations sur 5 endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins 5 cicadelles pour chaque endroit), le traitement doit être immédiat. Cette opération de quelques minutes pourra être renouvelée autant de fois que nécessaire.
Figure 2 : spécialités insecticides en végétation
Zoom sur les résultats d’essais dans un contexte de forte nuisibilité
En 2014-2015, des essais, menés à Montans dans le Tarn, ont comparé l’efficacité de plusieurs stratégies de protection dans un contexte de situation de forte pression. L’enjeu de la protection était de plus de 60 quintaux pour un semis précoce d’orge au 9 octobre. Ces essais ont montré, dans ce contexte, la nécessité d’une lutte renforcée en cas de présence tardive de pucerons : seuil de traitement dépassé à plusieurs reprises sur une période de un mois (figure 3).
Figure 3 : suivi du seuil de traitement – Essai mené à Montans (Tarn) à l’automne 2014
Les flèches en vert indiquent les dates des traitements en végétation : trois traitements (vert clair) ou un traitement tardif (vert foncé). La flèche rose indique la date du relais en végétation du traitement de semences.
La meilleure protection consistait en un traitement de semences puis un relais en végétation ; ou uniquement des traitements en végétation avec deux voire trois passages.
Les traitements en végétation fonctionnent bien dans nos essais, mais c’est le positionnement qui est très délicat et rend leur efficacité aléatoire. Rappelons qu’ils agissent par contact et ne protègent que les feuilles déjà formées.
Figure 4 : efficacités des différentes stratégies de protection – résultats indiqués en écart de rendement par rapport au témoin
Les meilleures modalités permettent un gain d’enviorn 60 quintaux (traitement de semences avec relais ou 3 traitements en végétation).
TS : Traitement de semences
TPA : Traitement des parties aériennnes
Par 
