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Symptômes atypiques sur blés, comment les distinguer ?

Depuis quelques semaines, des symptômes atypiques sont observés dans les parcelles blé, avec parfois un défaut de croissance ou de nanisme. Quelques clés pour poser le bon diagnostic. (avec vidéo)

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Cette année, les symptômes fréquemment observés sont notamment : dégâts de piétin échaudage, jaunisse nanisante, mosaïques, carence en manganèse ou réactions physiologiques.

Les dégâts de piétin échaudage (blés et orges notamment)

Ces dégâts sont principalement observés en deuxième ou troisième paille, mais peuvent également se déclarer après une tête de rotation (colza), notamment en semis très précoce. Sur feuilles et plante, les symptômes sont le plus souvent un jaunissement des vieilles feuilles par la pointe accompagné d’un nanisme prononcé. L’observation de manchons noirs sur les racines est typique de la maladie.


Photo 1 : blé touché par du piétin échaudage

(Source : Arvalis – Institut du végétal)

La JNO

Sur orge, blé dur et blé tendre. Les attaques peuvent être sévères en semis précoces non protégés par un traitement de semences ou par un insecticide. Certaines parcelles d’orges fortement tallées traitées gaucho présentent aussi des symptômes : les pucerons sont restés longtemps dans les parcelles de par l’automne doux.

Sur orge, la maladie provoque des jaunissements en stries le long des nervures des jeunes feuilles. Les plantes touchées sont nanifiées et peuvent dépérir. Sur blé, les symptômes sont plus variables. Selon les variétés, ils varient du jaune au rouge en stries sur les jeunes feuilles. Les plantes peuvent être légèrement tassées mais non nanifiées.

Les attaques se développent le plus souvent en petits foyers mais peuvent s’étendre parfois sur de très grandes zones


Photos 2 et 3 : orge et blé dur touchés par la JNO – Essai Montans (Tarn)

(Source : A. Bouas – Arvalis – Institut du végétal)

Les mosaïques

Les mosaïques sont principalement observées sur blé dur notamment dans les parcelles semées tôt et recevant fréquemment des blés durs. Les zones touchées s’étendent dans le sens du travail du sol. Les plantes touchées présentent des stries chlorotiques caractéristiques et sont nanifiées.


Photo 4 : stries chlorotiques

(source : Arvalis – Institut du végétal)

La carence en manganèse

Elle est rare dans la région. Elle peut se voir dans des terres légères (soufflées, aérées), dans les sols recevant beaucoup de matière organique ou dans les sols acides dont le pH a été trop augmenté par un chaulage (pH supérieur à 7). Voici une vidéo pour vous aider à bien l’identifier :

Les solutions à mettre en œuvre

Sur symptômes déclarés, les applications foliaires sont efficaces si l’intervention a lieu rapidement, dès l’apparition des symptômes (courant tallage à début montaison). Tous les produits sont équivalents, à condition d’apporter par passage une dose minimale de 500 g/ha de manganèse. Choisissez des engrais foliaires contenant uniquement cet oligo-élément. Un seul passage ne suffit généralement pas et il faut intervenir une seconde voire une troisième fois, trois semaines après le premier apport.

Symptômes physiologiques

Dans quelques parcelles de blé tendre (Bologna), on observe des décolorations accompagnées parfois de taches noires. Les symptômes sont généralement présents dans toute la parcelle. Souvent, il concerne plus particulièrement un étage foliaire. Il s’agit de réaction aux fortes amplitudes thermiques survenues au moment de la sortie de l’étage foliaire concerné. Aucun traitement n’est à envisager (photo 5).


Photo 5 : réactions aux amplitudes thermiques sur feuille de blé

On peut également observer des symptômes de phytotoxicité liée aux désherbages de fin-février début mars avec des amplitudes thermiques parfois élevées dans les jours suivants le traitement (photo 6).


Photo 6 : symptômes de phytotoxicité liée aux désherbage de fin février

Aude BOUAS, Régis HELIAS, Matthieu KILLMAYER, Jean Luc VERDIER (Arvalis – Institut du végétal)

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