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Septoriose, un inoculum bien présent qui attend la pluie pour se propager

Comme en 2014, le potentiel d’inoculum de septoriose est aujourd’hui particulièrement élevé sur la bordure Atlantique en cas de semis précoce. Mais l’explosion de la maladie peut encore se révéler très tardive ou au contraire très précoce en fonction de la pluviométrie des semaines à venir.

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Le modèle septoriose d’Arvalis – Institut du végétal SeptoLIS® indique des niveaux d’inoculum de septoriose en sortie d’hiver proches de la médiane sur presque l’ensemble du territoire pour une variété de précocité de type Apache semée à la date recommandée régionalement (entre le 5 octobre et le 5 novembre selon les stations).

Des dates de semis plus précoces indiquent un inoculum sortie hiver plus élevé sur l’Ouest et le Sud-Ouest, à l’image de la campagne 2013-2014.


Figure 1 : niveau relatif de l’inoculum de septoriose au stade épi 1 cm pour une variété de type apache semée à une date type départementale reflétant les semis de la campagne 2014-2015.
Le calcul est fait pour un stade épi 1 cm qui n’est pas forcément atteint : la météo des prochains jours pourra faire évoluer cette simulation.
La couleur rouge représente les niveaux les plus élevés, vert clair les plus faibles.

Un gradient lié aux différences de climat

Cette situation tient avant tout aux effets de la température et de la pluie sur la succession des cycles de multiplication de la septoriose.

Depuis l’automne 2014 jusqu’à aujourd’hui, le nombre de jours défavorables à l’incubation (température minimales < -3°C) est proche de la médiane voire faible dans toutes les régions, ce qui explique que le niveau médian d’inoculum n’est limitant dans aucune des régions françaises comme l’année dernière (figure 2).


Figure 2 : positionnement du nombre de jours avec températures minimales inférieures à – 3°C depuis tallage jusqu’à épi 1 cm en 2014/2015 par rapport à la distribution sur 20 ans pour chaque site. 
Le cas-type calculé ici correspond à une précocité de type Apache semée au 25/10. Les résultats pour d’autres combinaisons précocité X date de semis montrent le même type de réponse. Attention, ce calcul est fait alors que le stade épi 1cm n’est pas forcément atteint pour certaines situations : la météo des prochains jours pourra faire évoluer cette simulation.


Quant au cumul de pluie depuis le tallage jusqu’à épi 1 cm, favorable à l’incubation de la maladie, il se situe à des valeurs assez proches de la médiane dans toute les régions sauf quelques exceptions qui montrent des valeurs supérieures au 8e décile (observées 2 années sur 10), en particulier pour le Centre-Est, le Nord et le Sud-Ouest (figure 3).


Figure 3 : positionnement des sommes de pluie depuis tallage jusqu’au stade épi 1 cm en 2014/2015 par rapport à la distribution sur 20 ans pour chaque site.
Le cas-type calculé ici correspond à une précocité de type Apache semé au 25/10.

Surveiller la pluviométrie de ces prochaines semaines

Attention, il ne s’agit là que d’une estimation du niveau d’inoculum, généralement non limitant. Pour l’ensemble du territoire à l’exception du Sud, de l’Ouest et du Centre, la phase critique de l’épidémie, à savoir la montaison, n’est pas encore atteinte. Lorsqu’elle démarrera, la succession des épisodes pluvieux aura une influence prépondérante sur l’épidémie : l’explosion de la maladie peut encore se révéler très tardive ou au contraire très précoce en fonction de la pluviométrie des semaines à venir.

Denis GAUCHER, Emmanuelle GOURDAIN, Jean Yves MAUFRAS (Arvalis – Institut du végétal)

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