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Au niveau de la zone nord arvalisienne, on estime que les semis sont réalisés aux deux tiers fin avril, contre 90 à 95 % fin avril 2015. Il y a cependant de fortes différences régionales : à plus de 75 % en Champagne-Ardenne, à 60-70 % en Nord-Picardie, moins de 20 % en Haute-Normandie. Comme d’habitude, les zones grains sont plus avancées (plus de 80 % sur la zone nord) que les zones fourrage (environ 50 % sur la zone nord), la bordure maritime et la région Normandie sont moins avancées, les terres lourdes et argileuses sont en décalé…
Les semis de fin mars sont rarissimes. Une part importante des semis a été réalisée durant la semaine du 18 au 23 avril ; les premières levées sont attendues fin de cette semaine. 95 % des semis seront faits au 8 mai.
Sous réserve d’être resté raisonnable dans le choix de la précocité des variétés, il n’y a pas d’inquiétude à avoir à ce jour quant à la maturité des maïs, même si le cumul de températures des deux dernières décades d’avril représente 110 à 120 degrés-jours en année normale. Les levées de mai sont généralement plus rapides que celles d’avril. La date de floraison sera notre premier indicateur de précocité de l’année…
Réussir le désherbage
Parmi les interventions autour du semis, le désherbage est une intervention dont l’efficacité est particulièrement liée à l’humidité du sol.
Les applications herbicides en prélevée ou en postlevée précoce mettent en œuvre des herbicides racinaires efficaces sur des adventices non levées ou au stade très jeune (une feuille des graminées, deux feuilles des dicots). Passé ce stade des adventices, mieux vaut changer de stratégie et de produits, le stade des adventices – et surtout des graminées – étant prépondérant sur le stade du maïs. On passe alors en stratégie de post-levée « classique » avec des produits à pénétration foliaire…
Les produits à pénétration racinaire nécessitent une préparation de sol soignée, peu motteuse et exempte de résidus végétaux. Leur efficacité est conditionnée par une bonne dissolution dans la couche superficielle du sol. Pour cela, l’application doit se faire sur un sol non motteux, rappuyé et frais, le plus tôt possible après le semis, l’idéal étant dans les 24 à 48 heures. Une pluie de 10 à 15 mm dans la décade qui suit l’intervention est nécessaire pour une activation satisfaisante de ces herbicides et une persistance optimisée….
Les herbicides racinaires en prélevée ou en post-levée précoce restent indispensables pour la gestion préventive des graminées, tels que les PSD (panic, sétaire, digitaire) ou encore le ray-grass et le vulpin. Outre l’efficacité sur les premières levées, c’est essentiellement la rémanence des produits de la famille des chloroacétamides (Dual Gold S, Isard) qui confère au programme herbicide sa robustesse. La dose d’application est gérée selon la nature de la flore, le degré d’infestation attendu et le type de sol. La gestion préventive des graminées diminue la probabilité d’avoir recours en post-levée à des associations avec sulfonylurées et auxiniques sur des flores avec vivaces, associations délicates à manipuler en terme de sélectivité. Les chloroacétamides sont indispensables dans la lutte contre les ray-grass et vulpin résistants aux sulfonylurées.
Vis-à-vis d’une flore simple (dicotylédones classiques avec peu ou pas de graminées), l’utilisation d’un herbicide à large spectre en prélevée ou en post-levée précoce du maïs dans l’optique de ne réaliser qu’un seul passage est une solution possible. Nous proposons l’utilisation de l’isoxaflutole (IFT – Merlin Flexx) en prélevée associé à un chloroacétamide. A la place de l’IFT, il est possible d’utiliser la pendiméthaline qui possède également un spectre large (Prowl 400 ou Atic-Aqua). Pour une bonne efficacité, la pendiméthaline nécessite une humidité du sol suffisante et persistante. Ne pas utiliser en sol filtrant ou en cas de semis mal recouvert car la pendiméthaline est phytotoxique pour le maïs si elle vient au contact des racines (racines en « massue »). L’emploi de Camix seul ou renforcé par de l’IFT ou de la pendiméthaline peut constituer également une bonne stratégie. L’Adengo utilisé seul ou de préférence en association avec un chloroacétamide (Dual Gold S, Isard) peut également être une alternative.
Cette stratégie présente l’avantage de ne réaliser qu’un seul passage. Elle peut néanmoins être mise en défaut lorsque les conditions d’activité des produits sont perturbées par la sécheresse en prélevée ou par la levée tardive de certaines dicotylédones. Il est alors nécessaire de rattraper en post-levée, le plus souvent avec une tricétone contre dicotylédones classiques
Bien repérer le stade du maïs afin de limiter au maximum le risque de manque de sélectivité sur de jeunes plantes. Eviter ainsi toute application sur un stade pointant. En post-levée précoce, traiter sur des maïs à deux feuilles et en bon état végétatif.