Maladie de l’orge la plus récurrente et la plus néfaste, la rhynchosporiose est une maladie foliaire pouvant réduire considérablement les rendements, jusqu’à 30 % d’une récolte lors d’importantes infestations
La rhynchosporiose ou Rhynchosporium secalis est une maladie cryptogamique redoutable pour l’orge, mais qui peut aussi attaquer les cultures de seigle ou de triticale.
Les champignons sont transmis par les semences ou par les résidus des précédentes cultures qui n’aurait pas été enfouies ou broyées.
En France, la rhynchosporiose frappe l’intégralité du territoire. Là où il y a culture d’orge, il y a contamination possible. Avec une prédilection de propagation et une plus forte intensité dans les zones géographiques au climat doux et à la forte hygrométrie.
La rhynchosporiose s’attaque principalement aux feuilles de la plante.
Les principales victimes de la rhynchosporiose sont les feuilles et leurs insertions au niveau des tiges. Généralement, la maladie se manifeste par des taches ovales au centre clair et entourées d’un bord brun foncé.
Au fur et à mesure de l’évolution de contamination, l’intérieur de ces zones blanchit tandis que la nécrose s’accentue en périphérie. Le tout s’accompagne d’un dessèchement de la feuille jusqu’à sa mort lorsque la ligule est atteinte. Une attaque grave peut provoquer la mort du pied.
C’est à l’automne et/ou au printemps que la maladie peut connaître son pic de développement, lorsque les températures sont relativement douces et que les pluies arrosent abondamment les parcelles.
La maladie se délecte des températures autour de 10° mais se voit ralentie dès que celle-ci atteignent 20°. A la fin de l’hiver et au début du printemps, elle se propage aux feuilles.
C’est souvent grâce au vent et la pluie que la contamination se propage : les spores des champignons sont ainsi disséminées au gré des éléments.
Si elle se développe dès l’automne sur des semis des cultures automnales, qui peuvent être attaqués peu de temps après leur mise en terre.
C’est le plus souvent à partir de mars en début de montaison et jusqu’en juin que la rhynchosporiose affectera le champ.
D’un point de vue agronomique, la prévention passe par une destruction soignée des précédents résidus de récolte au sol. Il est également indispensable de choisir pour le semis des variétés peu sensibles à la maladie. Il faut éviter par exemple les orges à pailles courtes. La rhynchosporiose étant une maladie foliaire, elle atteint alors plus rapidement les feuilles supérieures.
Il est conseillé d’opter pour des rotations longues et d’éviter les semis précoces.
D’un point de vue phytosanitaire, la rhynchosporiose peut se soigner par une lutte fongicide calibrée et précise. Le premier traitement se fera dès la formation du premier nœud. Le deuxième traitement est à effectuer dès la sortie de la dernière feuille, avec un délai d’application d’au moins trois semaines entre les deux traitements. Généralement ces traitements luttent en commun contre rhynchosporiose, helminthosporiose et oïdium.
La rhynchosporiose est la maladie de l’orge qui est souvent la première à être observée. Il est important de veiller sur la parcelle et ses plants dès le stade du premier nœud.