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Rhône-Alpes, c’est parti pour l’irrigation du maïs

Les maïs ont pour la plupart atteint et même parfois largement dépassé le stade 10 feuilles. La période de sensibilité au stress hydrique est donc atteinte et compte tenu des observations et des prévisions météorologiques, il faut démarrer l’irrigation sans trop tarder.

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La période d’irrigation du maïs s’étend du stade 10 feuilles au stade humidité du grain 50 %, voire 45 % dans les sols de graviers et les sols superficiels. Comme le montre le graphique ci-dessus, la phase la plus sensible s’étend du stade 12-13 feuilles au Stade Limite d’Avortement des Grains (SLAG) atteint 250 degrés-jours après le stade « floraison femelle », stade à partir duquel les avortements de grain seront très réduits. Durant cette période qui encadre la floraison femelle, la plante élabore le nombre de grains final. C’est la période ou tout stress hydrique impacte très fortement le rendement.


Figure 1 : cycle du maïs et besoin en eau

Des besoins en eau réactualisés

L’irrigation compense ce que le ciel ne nous fournit pas.

L’étude fréquentielle du climat nous conduit aux propositions de volumes suivantes, suffisants pour couvrir le plus souvent les besoins de la culture. Des calculs récents réalisés à l’occasion du colloque irrigation qui s’est tenu à Genas (69) en mai 2016 ont permis de réactualiser les besoins en irrigation des maïs (tableau 1).


Tableau 1 : besoins en eau du maïs selon le milieu

Trois stades à connaître pour bien gérer l’irrigation

Le stade 10 feuilles

Il constitue le début de la période de sensibilité au stress hydrique. Avant ce stade, l’irrigation n’est pas nécessaire.

Ce stade est atteint quand la 10e feuille est visible sur la moitié des pieds.

Sont comprises dans les 10 feuilles :
– la feuille arrondie à la base,
– les feuilles complètement déployées dont la ligule est visible,
– les feuilles dans le cornet non complètement déployées.



– faire quelques comptages de nombre de feuilles sur chacun des rangs d’un même semoir : choisir 10 plantes consécutives sur un rang représentatif du stade dominant.

Il est important de vérifier l’arrivée de ce stade 10 feuilles en faisant des comptages comme indiqué plus haut.

Le stade « floraison femelle »

Ce stade est atteint dès que les soies sont visibles sur la moitié des pieds. Il est important de bien repérer ce stade car les méthodes de pilotage (bilan hydrique, suivi de sondes etc…).

Détermination de ce stade
â–º Faire plusieurs comptages de 20 plantes successives


Le stade « humidité du grain 50 % »

C’est le stade repère pour décider de la fin des irrigations.

A retenir :
Entre 55 et 45 % d’humidité du grain :
• il faut environ 16 degrés-jour (base 6/30) pour perdre un point d’humidité,
• 100 degrés-jour (base 6/30) permettent de perdre 7 points d’humidité,
• en conditions climatiques normales fin août / début septembre, la vitesse de dessiccation du grain est en moyenne de 0,8 à 1 point par jour.

Ces trois stades délimitent la période d’irrigation du maïs avec des besoins qui vont croissants de la montaison jusqu’à floraison, puis marque un palier de grande sensibilité entre floraison et stade limite d’avortement du grain avant de décroitre jusqu’à la fin du remplissage du grain.

L’été s’installe…

La demande climatique va croissant depuis une semaine. Les ETP (évapotranspiration) s’étendent de 5,5 mm/j à 6,7 mm/j. Si les orages de début juin ont permis de compenser en partie cette demande, les prévisions sont aux températures élevées et à l’absence de pluie pour l’ensemble de la région pour les 10 jours à venir.


Tableau 3 : Données météorologiques jusqu’au 10/06/2017


Figure 2 : prévisions météorologiques

Quand démarrer l’irrigation ?

Les essais ont montré qu’un maïs pouvait attendre jusqu’à 12 feuilles pour lancer l’irrigation, à condition qu’elle soit ensuite conduite à un rythme soutenu. C’est ce qui nous fait proposer de se poser la question du début d’irrigation à 10 feuilles, de façon à ce qu’elle soit bien démarrée, si besoin, au stade 12 feuilles.

Rappelons que dans la phase de montaison, les ovules sont en train de se mettre en place et que tout stress hydrique affecte le nombre de grains potentiels.

Le principe consiste à démarrer l’irrigation de façon à ce que la dernière parcelle irriguée dans le tour d’eau ne souffre pas d’un stress hydrique.

Un retard au démarrage ne peut se rattraper qu’avec un épisode pluvieux !

A partir du stade 10 feuilles, la décision de débuter l’irrigation doit donc prendre en compte plusieurs facteurs :
• la dose et la durée du tour d’eau,
• l’état de la réserve en eau du sol : pour apprécier l’état de la réserve en eau du sol, l’utilisation d’un outil de pilotage (sondes, bilan hydrique…) est essentielle pour irriguer au plus juste.

Des méthodes de pilotage de l’irrigation

Arvalis – Institut du végétal propose des règles simples à observer pour faciliter la prise de décision à partir du suivi précis des stades de la culture, de la connaissance du type de sol et du niveau de sa réserve en eau. Le niveau de la réserve en eau peut être apprécié avec la tensiomètrie (méthode Irrinov®) ou par calcul d’un bilan hydrique (Irré-LIS®).

 

Yves Pousset (Arvalis – Institut du végétal)

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