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Réussir l’implantation de ses prairies

Le démarrage des prairies est une étape clé qui va déterminer une grande partie du potentiel de production et donc la rentabilité pour les années à venir. Voici des pistes pour réussir son implantation et permettre à la prairie d’assurer les fonctions qu’on attend d’elle.

 
© Alexis Dufumier
Une prairie réussie assure les différentes fonctions attendues par l’agriculteur pour mener à bien son élevage sous un climat donné et dans un système de production donné.

C’est un fait, l’implantation d’une prairie est un facteur clé de réussite de la conduite de l’herbe dans une exploitation agricole. En effet, une prairie réussie assure les différentes fonctions attendues par l’agriculteur pour mener à bien son élevage sous un climat donné et dans un système de production donné. Le niveau de production, la qualité du fourrage récolté ou pâturé et la régularité de la production sont souvent les premiers critères recherchés. Par ailleurs, une bonne prairie est aussi une prairie résiliente dans le temps vis-à-vis des agressions liées aux tassements des animaux ou des machines, à l’invasion des prédateurs ou des mauvaises herbes et à la sécheresse. Une bonne prairie est souvent capable également de limiter les zones de refus, d’assimiler les effluents d’élevage, d’auto-entretenir sa propre fertilité et de la restituer à la culture suivante comme tête de rotation dans le cas des prairies temporaires.

Un semis homogène

Pour espérer qu’une prairie assure l’ensemble de ces différentes fonctions, l’implantation du couvert doit donc avant tout être rapide et homogène. L’implantation doit donc être effectuée en dehors des périodes climatiques extrêmes, de sec, d’hydromorphie et de gel. Ainsi les semis doivent idéalement être envisagés en fin d’été (après céréale à paille) à l’automne ou au printemps (après récolte d’automne).

L’implantation classique d’une prairie se fait après un travail du sol qui vise à permettre d’installer un chevelu racinaire dans la verticalité du sol et jusqu’aux horizons les plus profonds. Le sol ne doit pas être compacté, sans semelle et être bien ressuyé pour assurer des conditions de levée optimales aux semences. En cas de présence de zone compactée, des semis de fétuque dont le réseau racinaire est fissurateur, peuvent être envisagés comme mesure régénérative.

© Adobe
L’implantation classique d’une prairie se fait après un travail du sol qui vise à permettre d’installer un chevelu racinaire dans la verticalité du sol et jusqu’aux horizons les plus profonds.

Un lit de semence assez fin

Un soin maximal est accordé à la qualité du lit de semence. Les profondeurs de semis sont très faibles (de 1 à 2 cm) compte-tenu de la taille réduite des semences des espèces prairiales de graminées ou de légumineuses… Le lit de semence doit aussi être très finement préparé et homogène. Les semis à la volée ou en lignes resserrées sont généralement préférés pour assurer la future portance du sol. Ils devront être recouverts ou rappuyés par des rouleaux comme le cultipacker. Le semis direct de la prairie peut également être envisagé dans certaines conditions. Dans tous les cas, pour une levée homogène, les outils employés doivent être en mesure d’assurer un bon suivi du terrain.

Ces dernières années, les agriculteurs ont eu tendance également à redécouvrir les avantages des techniques de semis de prairie sous couvert d’une culture annuelle à récolter ou pâturer (radis fourrager, maïs, céréales à paille, méteils, méteils hyperprotéagineux (pois-féverole)…) ou sous couvert d’une culture pérenne comme le ray-grass par exemple. Ces techniques ont l’avantage de limiter les besoins en désherbage et de faire décoller rapidement la production prairiale pour sécuriser le stock en fourrages.

Des variétés adaptées

Le choix des variétés et des mélanges a toute son importance sur la qualité, la quantité et la régularité de la production en fourrage en fonction d’une situation donnée. Pour un affouragement en vert récolté à l’autochargeuse, l’agriculteur cherchera par exemple des variétés assez hautes comme les ray-grass hybrides ou les ray-grass italiens. Avec le dérèglement climatique, la capacité des plantes à poursuivre leur croissance par temps chaud (au-delà de 25°C) ou à être exploitable rapidement par temps humide (portance en sortie d’hiver) sont devenus également des critères de choix prépondérants.

 

1 Commentaire(s)

  1. pour baisser la température il faut arroser … on mesure au moins 20°c d’écart entre un champ sec et un champs vert !
    une sécheresse c’est juste un manque d’eau, en laissant sécher la végétation on entre dans une spirale infernale : moins d’évaporation = moins de pluie = plus de chaleur !
    L’irrigation pour sécuriser les cultures n’est pas un problème mais la solution, sans les bobos écolos des villes on aurait garanti un accès à l’eau pour chaque parcelle !
    en Nouvelle Aquitaine les surfaces irriguées sont en baisse de 10% par an depuis 20 ans avec un taux d’urbanisation qui augmente de 10% par an aussi, autrement dit on a volé l’eau des champs pour alimenter des villes qui ne sont même pas aux normes !

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