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Nutrition animale en 2030, la farine d’insectes ne sera pas la panacée

D’ici 2030, l’élevage européen consommera quasiment autant d’aliments très riches en protéines même si plus de protéagineux seront utilisés. L’essor attendu de la production de farine d’insectes ne fera pas de miracles.

Au cours des dix prochaines années, l’Union européenne ne renoncera pas à produire de la viande, selon la Commission européenne. Elle livre ses prévisions agricoles à l’horizon de 2030 dans un document d’une centaine de pages.

Et pour nourrir leurs animaux, les agriculteurs consommeront au moins autant d’aliments qu’en 2020, soit 40 millions de tonnes équivalent protéines. Car l’essor des filières de volailles compensera le déclin de la production de porcs (- 4,6 % en dix ans).

La production de farine animale issue d’élevages d’insectes ne couvrirait qu’à la marge la consommation de protéines végétales. Elle équivaudrait à 1,5 millions de tonnes (Mt) de protéines (sur les 40 Mt consommées).

Cette production de farine s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire dont le potentiel de croissance est limité. Les 129 Mt de déchets alimentaires produits chaque année constituent en soit une ressource immense. Pour autant, ces déchets ne permettent pas de produire suffisamment de protéines pour couvrir les besoins des filières animales.

Selon la Commission européenne, 65 Mt de déchets seront nécessaires pour produire, d’ici 2030, 1,5 Mt de farine d’insectes, soit la moitié des 129 millions de tonnes produites chaque année.

Au niveau mondial aussi, les perspectives de production de farine issue d’insectes nourris à partir de déchets sont limitées. Selon la FAO, seules 23 Mt de farine protéinée et 6 Mt d’huile seront produites d’ici 2030, soit 5,4 % et 2,5 % de leur consommation mondiale, si 50 % des déchets alimentaires disponibles sont recyclés pour les nourrir.

En 2030, les fourrages verts fourniront toujours 45 % des protéines employées dans l’Union européenne par les filières animales. Et au cours des dix prochaines années, les quantités de tourteaux, de farine de poissons et de poudre de lait reconstituée composeront, comme en 2020, une grande partie des rations d’aliments distribués aux animaux. Les quantités employées ne diminueraient que de 0,2 % par rapport à celles utilisées au cours des dix prochaines années.

En revanche, l’utilisation de protéagineux cultivés dans l’Union européenne augmenterait de 18 % au cours des dix prochaines années. Mais moins de 3 Mt équivalent protéines entreraient dans la composition des aliments.

Selon la Commission européenne, l’Union européenne pourvoirait à 100 %, en 2030, à ses besoins en protéines végétales issues d’orges. Pour le blé, le taux d’autosuffisance serait de 90 %.

La production de colza déclinant, moins de tourteaux entreraient aussi dans la composition des rations animales. Mais l’Union européenne pourvoirait un peu moins à la moitié de la consommation de tourteaux de tournesol issus de cet oléagineux. 

Dans ses prévisions, la Commission européenne n’anticipe pas une moindre dépendance de l’Union européenne vis-à-vis de ses importations de soja. La culture de ce protéagineux dans les vingt-sept pays membres ne couvrirait que 2 à 3 % de la consommation européenne.


Notre illustration ci-dessous est issue de Adobe.

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