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Renouvellement ou acquisition de matériels agricoles : du financement sur mesure

Jean Louis Lebeau, Responsable animation commerciale agriculture au Crédit Mutuel

 
Le mode de financement d’un matériel agricole se cale sur l’usage qui en est fait. L’évolution technologique des nouveaux matériels ne constitue pas un frein à leur financement. Mais il reviendra toujours à l’agriculteur de faire le bon choix. 
 Depuis le 1er janvier dernier, les demandes de financement de matériels agricoles Actimat réalisées chez des concessionnaires sont digitalisées. En quelques clics, les concessionnaires collectent sur leur application les informations nécessaires pour constituer un dossier de demande de prêt. Ils le transmettront ensuite au siège de leur banque, charge à cette dernière d’y apporter une réponse favorable ou pas, en accordant ou pas le prêt. Pour prendre sa décision, la banque s’appuie toujours sur les comptes de résultat et sur le bilan de l’exploitation de son client. 
« La nouvelle application Actimat a fait un buzz auprès des concessionnaires, se réjouit Jean Louis Lebeau, Responsable animation commerciale agriculture au Crédit Mutuel. Facile d’emploi, les concessionnaires l’utilisent pour faire des offres de financement (cf. encadré) et pour constituer des demandes de prêts ». Le recours à cette application a amplifié, à l’échelle du Crédit Mutuel, la reprise de l’activité bancaire observée au niveau national par tous les autres groupes. En un an, 30 % de dossiers en plus ont été constitués. Mais le moteur de la reprise de l’investissement dans les exploitations est avant tout la hausse des prix agricoles et le déconfinement de l’économie française. 
L’application Actimat réduit les erreurs de saisies et surtout supprime « la paperasserie ». 
 

L’essor du crédit-bail

Mais le financement Actimat proposé par les 2 700 concessionnaires partenaires porte, aussi comme sa version « papier » initiale, sur le crédit à l’acquisition et sur le crédit bail. En plein essor, ce dernier représente 15 à 20 % des ventes de matériels (cf. encadré). 
Depuis le mois de juillet dernier, l’activité crédit s’essouffle. Compte tenu des délais de livraison très longs des matériels convoités (jusqu’à 18 mois), les agriculteurs diffèrent parfois leurs projets. 
Les modes de financement des matériels se calent en fonction des besoins des agriculteurs et de l’usage dont ils font des machines. Depuis la disparition des déductions fiscales pour investissement (DFI), les matériels agricoles ne sont plus acquis et remplacés pour des raisons fiscales. Les dotations pour épargne de précaution donnent aux agriculteurs les moyens d’employer à leur guise l’argent épargné. 
 

La location 

L’évolution des systèmes d’exploitation fait évoluer ces modes de financement. Or le marché du matériel agricole est de plus en plus un marché de prestations de services. Aussi, la location financière est dans l’air du temps. Le concessionnaire donne la possibilité aux agriculteurs de louer à l’usage le matériel convoité (une saison ou un volume d’heures). Et en retour, la banque accorde à l’agriculteur les fonds nécessaires pour payer cette location. Aussi, le concessionnaire reste propriétaire du matériel. Et une fois l’engin restitué, il le revend d’occasion ou le loue à l’usage, moyennant une nouvelle allocation financière accordée par le banquier. 
Au fil du temps, les prêts matériels seront de plus en plus accordés à des Cuma ou à des entreprises. Pour ne pas être suréquipés, les agriculteurs délèguent de plus en plus les taches les plus spécialisées. En jeu, la rationalité de leurs coûts de production. 
Pour autant, ils chercheront toujours à rester propriétaires des matériels qu’ils utilisent quotidiennement. Aussi, les banques continueront à accorder des prêts individuels pour les financer. 
 

Le crédit-bail

Le matériel financé par crédit-bail n’appartient pas à l’emprunteur. La banque garde la main sur le bien. 
La TVA du matériel loué est prélevée sur les loyers et lissée sur toute la durée du contrat. 
Sur le compte de résultat, les loyers sont déductibles du résultat imposable comme n’importe quelle charge d’exploitation. Enfin, le matériel ne figure pas à l’actif du bilan et aucun prêt n’est mentionné au passif. Le ratio d’endettement reste inchangé. 

 

Auteur: Fréderic Henin

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