Cette annonce ferait l’effet d’une bombe ! Elle est pourtant envisagée avec sérieux : le prochain poste de ministre de l’Agriculture pourrait revenir à un écologiste. Un nom circule déjà, même si l’intéressé a démenti voici quelques jours son arrivée au gouvernement.
Les récentes élections municipales ont mis en lumière une poussée écologiste dans les grandes villes de France. Le remaniement ministériel doit intervenir incessamment. Si les médias font leurs gros titres sur le nom du futur Premier ministre (qui va succéder à Edouard Philippe ?), c’est évidemment l’ensemble des postes qu’il faut redéfinir. L’ultime opportunité pour Emmanuel Macron de se repositionner avant l’échéance de 2022. Dans cette optique, et compte-tenu, donc, des résultats des municipales, il souhaiterait associer plusieurs écologistes à ce nouveau gouvernement.
Or, parmi les portefeuilles qui intéressent les écologistes, l’agriculture revêt une importance particulière. Nombre d’arguments déployés ces dernières années sont liés à l’activité agricole, notamment sur l’usage moindre, voire arrêté, des pesticides.
Un nom circule. Celui de Pascal Canfin. Ancien membre du gouvernement de François Hollande Président et Jean-Marc Ayrault Premier ministre, en tant que ministre délégué au Développement de 2012 à 2014, il est devenu ensuite directeur de WWF France avant d’être élu au Parlement européen sur la liste Lrem conduite par Nathalie Loiseau (deuxième de liste).
Il y a quelques jours, il a démenti auprès des médias son arrivée au gouvernement.
Notre information date d’après ce démenti. Il lui serait ainsi proposé un ministère de l’Agriculture « renforcé ». Le profil de Pascal Canfin, considéré à la fois comme écologiste « mais pas trop dogmatique », présenterait ainsi, aux yeux des décisionnaires de l’Elysée, plusieurs garanties. La première consisterait à séparer le pouvoir ministériel des lobbys agricoles (nul doute qu’on « appréciera » ce message subliminal à la Fnsea…), la seconde serait d’éviter de pencher sur l’excès inverse, une écologie dogmatique et punitive qui ne pourrait pas être acceptée par les agriculteurs.
Pour autant, et malgré ces précautions, il ne fait aucun doute qu’un tel choix serait considéré comme un drôle de camouflet par nombre d’agriculteurs, et pas seulement au sein du syndicat majoritaire. De la même manière que ce sont les grandes villes qui ont voté écologiste lors des récentes élections municipales, cette nomination montrerait une vision parisienne de ce que doit devenir l’agriculture, d’essence rurale tout de même.
Sans parler de dossiers très particuliers, si le nom de Pascal Canfin devait être confirmé. Pour citer un exemple : tous les bergers qui défendent le pastoralisme ne manqueraient pas de lui reprocher illico le positionnement de WWF France en faveur de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Et, plus généralement si lui ou un autre écologiste devait être nommé, tout le débat qui a trait à l’utilisation des pesticides serait relancé. Serait-il dès lors le mieux placé pour endiguer le clivage ville-campagne qui a vu naitre l’agribashing ?
Enfin, avec un écologiste à sa tête, le ministère de l’Agriculture pourrait commencer « en douceur » sa mutation en direction de celui de l’Environnement, comme l’a encore exprimé récemment Nicolas Hulot. Une tutelle (« une soumission » diraient certains) qui ferait grincer bien des dents…
Notre illustration ci-dessous est issue de Adobe.
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un écologiste à l’agriculture ??? mais pourquoi pas un loup dans la bergerie ?
les seules véritables écologistes sont les agriculteurs, avec les deux pieds dans la terre ! les soit disant écologistes sont des citadins complètement déconnectés de la planète !