L’institut de statistiques américain a publié une estimation des productions de blé pour 2019-2020, deux mois avant les prochaines moissons. Mais l’hémisphère nord est entrée dans la période « weather market » pendant laquelle les céréales sont très sensibles à tout excès climatique.
Retour en force du blé et de l’orge durant la prochaine campagne 2019-2020. C’est le principal enseignement des prévisions de l’USDA, l’institut de statistiques américain. Plus optimistes que celles du Conseil international des céréales (CIC,) elles n’ont pas tardé à faire réagir les opérateurs dès leur publication le 10 mai dernier.
La production mondiale de blé est estimée à 777 millions de tonnes (Mt) soit 46 Mt de plus que la campagne précédente. Elle sera suffisante pour couvrir la demande (754 Mt) alors que la campagne qui s’achève, était déficitaire de 4 Mt.
La Russie (+ 6 Mt), l’Ukraine (+ 4 Mt) et surtout l’Union européenne (+ 16 Mt) sont les principaux pays moteurs de l’augmentation de la production mondiale de blé. La récolte argentine (20 Mt) sera quasiment stable mais elle aura progressé de 8,7 Mt en cinq campagnes. Si l’Australie n’est plus de nouveau affectée par la sécheresse, l’ile continent récolterait 22,5 Mt de blé l’hiver prochain, soit 5,2 Mt de plus que la précédente campagne.
La majorité des pays achèvera la prochaine campagne avec des stocks de report en hausse de 20 Mt à la fin de la prochaine campagne. Ils sont estimés à 293 Mt mais la Chine en détiendra près de la moitié (148 Mt). Les stocks se reconstitueront essentiellement dans l’Union européenne et dans les pays asiatiques et au Moyen-Orient.
La faible progression des échanges commerciaux explique la reconstitution programmée des stocks. Les premières prévisions tablent sur 183 Mt, soit une hausse de 6 Mt sur un an après avoir diminué de 5 Mt durant la campagne qui s’achève. La Russie sera de nouveau le premier pays exportateur de blé (36 Mt) suivie par l’Union européenne 27 Mt de blé puis par le Canada (24 Mt) qui fera jeu égal avec les Etats-Unis (23,5 Mt).
L’Egypte sera de nouveau en tête des pays importateurs de blé (12,5Mt), suivie par l’Indonésie (11,5 Mt). Mais en pourcents, la plus forte progression des importations de blé sera marocaine (+20 % sur un an). Le royaume chérifien achètera à des pays tiers 4,8 Mt de blé (+ 0,8 Mt sur un an), soit près de la moitié du blé consommé (10 ,8 Mt).
Aux portes de l’Union européenne et à proximité du bassin de production de la Mer Noire, le Maroc, l’Algérie et l’Egypte importeront près de 25 Mt de blé durant la prochaine campagne.
Le Kenya, le Nigéria et le Soudan (plus de 10 Mt à eux trois) s’approvisionneront aussi massivement auprès des pays exportateurs. La croissance démographique accroît chaque année leurs besoins.