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Races de rouille jaune, une situation plus complexe depuis l’arrivée des profils Warrior

Alors que les premiers signalements de rouille jaune remontent de la plaine, les résultats de l’enquête 2017 réalisée par l’Inra sont l’occasion de faire le point sur les évolutions des races de rouille jaune en France, et leurs conséquences sur les résistances variétales.

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Depuis l’incursion en Europe des races type Warrior en 2011, qui ont probablement une origine exotique, la population française de rouille jaune présente une diversité génétique plus élevée. Les pathologistes font évoluer les gammes d’hôtes différentiels utilisées au stade plantule en incluant de nouvelles variétés, mais la variabilité des nouvelles populations de rouille jaune semble encore difficile à décrire.

Des races parfois différentes selon les espèces

En blé tendre, les races Warrior1 et Warrior– sont toujours dominantes en 2017. Toutefois, l’Inra décrit en 2017 un variant de la race Warrior-. Ce variant, baptisé Warrior-(A17), possède le même spectre de virulences que celui de Warrior-, à l’exception de la virulence 17. Très majoritairement retrouvée sur la variété Nemo, il est probable que cette nouvelle race soit responsable du contournement observé sur cette variété en 2017. Avec un seul isolat identifié en 2017, la race Kranich, détectée en France pour la première fois en 2016, ne semble pas se développer.

Figure 1 : fréquences annuelles des principales races de rouille jaune prélevées en France sur blé tendre depuis 2007

(source des données : Inra Bioger).

* : Avec les races Warrior, la virulence 17 est difficile à analyser. Entre 2013 et 2015, les méthodes de diagnostic utilisées ne permettaient pas de distinguer clairement les pathotypes W-V17 (Virulent 17), W-I17 (Intermédiaire/Indéterminé 17) et W-A17 (Avirulent 17). Ces races étaient toutefois déjà présentes, en proportion non négligeable.

Sur triticale, la race triticale 2015, également d’origine exotique, tient son nom du fait qu’elle est apparue en Europe en 2015. Elle est très largement majoritaire en 2017 en France (73 %) comme en 2016 (62 %). Apparue en France la même année que la forte épidémie observée sur la variété Kereon, cette race est probablement à l’origine du contournement de la résistance de cette variété au stade plantule. Kereon garde toutefois un assez bon niveau de résistance au stade adulte. Les races Warrior1 et Warrior-(V17) sont toujours régulièrement retrouvées sur triticale (23 %).

Figure 2 : fréquences annuelles des principales races de rouille jaune prélevées en France sur triticale depuis 2007

(source des données : Inra Bioger)

* : Avec les races Warrior, la virulence 17 est difficile à analyser. Entre 2013 et 2015, les méthodes de diagnostic utilisées ne permettaient pas de distinguer clairement les pathotypes W-V17 (Virulent 17), W-I17 (Intermédiaire/Indéterminé 17) et W-A17 (Avirulent 17).

Sur les 16 échantillons de rouille jaune caractérisés sur les variétés de blé dur en 2017, la moitié correspond à la race Triticale 2015, et l’autre moitié aux races Warrior-.

Figure 3 : fréquences annuelles des principales races de rouille jaune prélevées en France sur blé dur depuis 2012

(source des données : Inra Bioger).

* : Avec les races Warrior, la virulence 17 est difficile à analyser. Entre 2013 et 2015, les méthodes de diagnostic utilisées ne permettaient pas de distinguer clairement les pathotypes W-V17 (Virulent 17), W-I17 (Intermédiaire/Indéterminé 17) et W-A17 (Avirulent 17).

Pour en savoir plus, téléchargez les résultats détaillés de l’enquête 2017 conduite par l’Inra Bioger (pdf).

Maintenir la vigilance en 2018

Si la résistance variétale reste un moyen de lutte très efficace contre la rouille jaune, le remplacement des anciennes races européennes par les races type Warrior en 2011/2012 et l’apparition des races Triticale ont entraîné une augmentation du nombre de contournements de résistances sur blé tendre, blé dur et triticale. La vigilance reste donc indispensable afin de détecter d’éventuelles nouvelles races le plus rapidement possible.

N’hésitez pas à envoyer des échantillons à l’Inra Bioger si vous observez des symptômes sporulants de rouille jaune, en particulier sur des variétés réputées résistantes.

Le projet FSOV Recherche de résistances durables à la rouille jaune chez le blé dur et le triticale (2016â€2019) a financé l’étude sur l’évolution des races de rouille jaune.

 

Philippe du Cheyron (Arvalis – Institut du végétal) , Claude de Vallavieille-Pope (Inra) , Marc Leconte (Inra)

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