intrant

Qu’est-ce qu’un intrant ?

On appelle intrants les produits appliqués aux terres et aux cultures pour améliorer leur rendement. Ces produits ne sont donc pas naturellement présents dans le sol.

Dans un sens élargi, les intrants peuvent désigner les semences et les plants ; dans une acception encore plus large, à la fois technique et économique, les intrants correspondent aux ressources utilisées par l’agriculteur pour faire fonctionner son exploitation. 

Produits phytosanitaires et fertilisants se sont développés au milieu du XXe siècle, en réponse aux besoins agricoles et aux progrès de la chimie. Après une très forte croissance à la fin du XXe siècle, lors de la « révolution verte », nous sommes depuis une quinzaine d’années dans une phase de prise de conscience écologique autour des intrants. 

De concert avec l’Union européenne, et notamment depuis le Grenelle de l’environnement (2007) et le plan Ecophyto, le cap suivi est celui d’une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, afin d’augmenter les seuils de préservation de l’environnement et de l’homme, et de mieux faire face aux phénomènes de résistance aux pesticides.  

Quels sont les différents types d’intrants ?

Les intrants sont nombreux et variés. Ils se distinguent par leur type, leur objectif, leur mode opératoire, leur degré de toxicité. On peut les classer dans trois grandes catégories :

Les produits phytosanitaires

Les pesticides, ou produits phytosanitaires, sont utilisés pour lutter contre les maladies des cultures et contre les parasites (comme le pietin échaudage par exemple). Ils peuvent avoir un rôle préventif ou curatif.

Ils sont composés d’une substance active, d’un diluant et d’adjuvants. Leur origine peut être minérale, organique, naturelle ou issue de la chimie. On distingue, dans cette catégorie, les herbicides, contre les mauvaises herbes, les insecticides, contre les insectes nuisibles, les fongicides contre les champignons. On peut également citer les bactéricides, les acaricides et les molliscicides.

Les désherbants peuvent agir sur la partie aérienne de la plante (herbicides de contact) ou sur l’ensemble de la plante (herbicides systémiques). Ils sont appliqués avant ou après la levée des aventices. Les insecticides agissent en traitement préventif, en enrobant les semences par exemple, ou en traitement curatif (les insectes sont éliminés par inhalation, ingestion ou contact).

Les fongicides agissent par le même mode opératoire. Ils sont généralement à base de soufre et de cuivre.

Les fertilisants

La catégorie des fertilisants regroupe les engrais et les amendements.

Utilisés pour améliorer la qualité des sols, les engrais sont des substances organiques ou minérales, majoritairement composés d’azote.

On peut citer les engrais azotés organiques (fumier, lisier, guano, etc.), ils peuvent également être composés d’urée, de phosphore, de potasse.

Les amendements basiques sont le plus souvent à la chaux, acidifiants pour les sols alcalins.

Ces fertilisants sont généralement incorporés au sol, ils peuvent être également apportés par l’eau d’irrigation, plus rarement pulvérisés.

Les biostimulants 

Les biostimulants sont des produits dont le rôle est de renforcer les défenses de la plante, à travers un mode d’action enzymatique. On peut également utiliser des activateurs et retardateurs de croissance, à base d’hormones. 

Comment y accéder et les utiliser

La provenance et la qualité des intrants sont contrôlés par la règlementation européenne. 

Tout produit phytosanitaire, produit biocide et matière fertilisante, doit posséder une autorisation européenne et une AMM (autorisation de mise sur le marché). Pour l’agriculture biologique, les produits phytosanitaires et les fertilisants utilisables sont soumis à la règlementation. 

Chaque produit possède plusieurs informations obligatoires. Une étiquette renseigne sur le type d’intrant, sa composition, son mode d’utilisation et son classement toxicologique, à travers des pictogrammes. 

La réflexion autour de l’agriculture raisonnée et durable nous conduit à remettre en cause certaines pratiques suceptibles de causer des dommages environnementaux et sanitaires. La législation a évolué pour favoriser l’utilisation d’intrants d’origine naturelle.

1 Commentaire(s)

  1. De l’usage des intrants sur la nature.

    DISPARITION DES OISEAUX : LE PRINTEMPS SILENCIEUX ?

    Cet été les médias se sont fait écho d’études (Bilan de la biodiversité en France, 2018) montrant un phénomène de disparition massive des oiseaux. En moyenne les populations d’oiseaux se sont réduites d’un tiers en 15 ans (communiqué du Muséum d’histoire naturelle du 20.03.2018). Une des principales causes est l’impact de l’agriculture avec d’une part, l’emploi des pesticides qui détruisent les insectes (donc la nourriture des oiseaux insectivores) et d’autre part la modification massive des milieux avec une grande réduction de toutes les structures paysagères complexes du type haies, arbres d’alignement, vergers, etc. sans compter la destruction à grande échelle des zones humides (mares, tourbières, etc.) C e sont surtout les insectivores qui
    paient un très lourd tribut à l’agriculture moderne. Le gouvernement nous propose régulièrement un plan
    de réduction des pesticides q ui malheureusement si l’on en croit les chiffres et la démission récente de
    Nicolas Hulot a quasiment l’effet inverse. Il s’ajoute aux traitements insecticides dans les cultures, une intensification des traitements des animaux d’élevage contre les diverses maladies, leurs porteurs et les parasites tels que les vers. Citons par exemple l’emploi de capsules vermifuges permanentes dans la panse des bovins qui relarguent leur poison dans les bouses, empoisonnant les insectes des bouses. Il y a plus de 50 ans en 1960, Rachel Carson, journaliste américaine, écrivit le premier best-seller écologique « Le printemps silencieux » qui lança le mouvement pour la protection de l’environnement. Il est intéressant de savoir que c’est son amie Marjorie Spoeck, une jardinière biodynamiste de la région de New York qui étant révoltée par les pulvérisations systématiques de pesticides par avion avait demandé à son amie Rachel Carson d’écrire l’ouvrage précité. Malheureusement le titre de cet ouvrage correspond plus que jamais à la réalité.

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