carburant betteraves e85

Pour rouler sans polluer, les consommateurs optent pour le bioéthanol

Les constructeurs d’automobiles boostent les consommateurs à acheter une voiture électrique, mais ces derniers penchent pour les modèles flex-fuel fonctionnant au E85. Ils sont à la fois économiques et écologiques. Ce qui fait le bonheur des planteurs de betteraves et de l’ensemble de la filière de production de bioéthanol.

La France est en tête des pays européens producteurs de bioéthanol et elle tient à le rester. Sa filière de bioéthanol n’a qu’une seule ambition, celle de se développer pour rendre le transport routier moins polluant alors qu’elle est menacée par les importations d’Outre-Atlantique de biocarburants.

Le E85, le carburant contenant 85 % d’éthanol et 15 % d’essence en volume, a de plus en plus d’adeptes auprès des conducteurs. Et l’éthanol, mis à la consommation en France, est issu à plus de 90 % de matières premières agricoles françaises (betteraves, blé, maïs). Il peut être comptabilisé au-delà du plafond de 7 % appliqué aux biocarburants de première génération imposé par la Commission européenne.

« A l’échelle européenne, il serait même judicieux de porter à 10 % le plafond d’incorporation de biocarburants pour les cultures à destinations alimentaire ou animale n’ayant pas d’effet sur les changements d’affectation des sols », a déclaré pour sa part Jérôme Bignon, président du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Il concluait les septièmes rencontres du bioéthanol le 2 octobre dernier à Paris.

La filère bioéthanol argumente sur la lutte contre le changement climatique

Selon le syndicat, la société est mure pour adopter le E85 et donner un nouvel élan à la filière bioéthanol, en première ligne pour permettre à la France de tenir ses engagements sur le climat. « En 2018, un million de mètres cubes d’éthanol a été incorporé aux essences vendues. Cela représente en volume 10 % des essences mises à la consommation », affirme Jérôme Bignon.

Le nouveau modèle Ford Kuga fait un tabac. Les retours d’expérience des conducteurs ayant équipé leur voiture à essence d’un boîtier E85 homologué sont très bons. La flexibilité de la technologie et le nombre croissant de stations-services distribuant du E85 rassurent les conducteurs.

Une offre de véhicule flex-fuel, des centres de stockage et des stations-services équipées pour vendre du E85 encore plus nombreux doperaient la filière bioéthanol. Car à 0,68 € le litre, le consommateur réalise des économies, tout en faisant un geste pour l’environnement lorsqu’il fait le plein de son véhicule dans une station-service.

« Et l’avantage fiscal dont bénéficie le carburant est garanti au moins jusqu’en 2022, même si la fiscalité des carburants s’accroît », affirme Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA.

Pas de changement d’affectation des terres

Selon la SNPPA, une baisse de 40 % de la taxe sur les véhicules de société accélèrerait la conversion du parc automobile français roulant au E85. Mis en vente, les véhicules d’occasion seront ensuite achetés par les foyers. A contrario, la TIRIB, la taxe incitative relative à l’incorporation de biocarburants (ex TGAP) devrait augmenter.

Le bilan carbone des automobiles électriques est mauvais, surtout si l’électricité consommée est issue de la combustion d’hydrocarbures fossiles ! En effet, la réduction conjointe des émissions de CO2 et des particules fines de l’industrie du transport ne se mesure pas seulement au niveau des pots d’échappement des véhicules, mais à l’échelle du cycle de vie du carbone, en intégrant les phases de fabrication.

A contrario, les automobiles à l’éthanol réduisent de plus de 60 % les émissions de gaz à effet de serre. Et selon la Commission européenne, les cultures de blé, de betteraves et de maïs dédiées à la production de bioéthanol n’impactent ni le stock de carbone organique contenu dans le sol, ni l’affectation des terres à la production agricole et alimentaire. Elles créent au contraire une synergie. Les pulpes, le sucre et l’alcool sont des produits dérivés de la transformation des betteraves sucrières.


2 Commentaire(s)

  1. je me demande si les moteurs fonctionnant au biogaz issu de la méthanisation n’auraient pas un bilan énergétique plus interessant, la méthanisation étant techniquement plus simple que le bioéthanol .

  2. Est-il vraiment écologique ?
    écologiquement, le bio éthanol ne semble pas aussi propre que le prétendent certaines personnes. Certes, il génère moins de pollution à la sortie de l’échappement, mais la production d’éthanol nécessite l’utilisation de produits chimiques très polluants, d’engins dégageant du CO2, et de vastes terres agricoles nécessitant une forte consommation d’eau.

    En bref, le bilan énergétique total du bio éthanol pourrait être équivalent, voire pire que celui de l’essence. Sans compter qu’il a tendance à faire grimper le prix des matières premières comme la betterave, le colza, le blé ou le maïs.

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