Les conditions hivernales rencontrées dans la région ont été favorables au champignon. Sur semis précoce, les observations des premiers symptômes se sont généralisées cette semaine en situations à risque. L’observation est donc de mise sur ces parcelles.
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Le risque piétin verse est largement déterminé par l’histoire agronomique de la parcelle. Plusieurs facteurs sont favorables à la maladie comme l’observation de contaminations par le passé, le retour fréquent du blé dans la rotation (en particulier la succession blé sur blé), ou encore une date de semis précoce associée à une variété sensible.
Cette maladie dont les symptômes se localisent uniquement en bas des tiges, engendre généralement peu de dégâts surtout si les conditions de remplissage sont favorables. Les attaques précoces peuvent cependant fragiliser la tige et entraîner une verse parasitaire précoce, ce qui complique la récolte et provoque des pertes de rendement parfois importantes souvent associées à une dégradation de la qualité.
Le levier variétal est le moyen de lutte le plus efficace et le plus économique contre le piétin verse : si la note CTPS est supérieure ou égale à 5, aucun traitement anti-piétin n’est à envisager !
Figure 1 : Echelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse – Echelle 2017/2018
La grille permettant d’évaluer le risque agronomique vis-à-vis du piétin verse et précisant s’il est opportun d’intervenir ou non a été améliorée avec l’aide de la DRIAAF.
Le risque est évalué en fonction du niveau de tolérance de la variété, du potentiel infectieux selon le précédent et le travail du sol, du type de sol et du risque climatique estimé par le modèle TOP au stade épi 1 cm.
Figure 2 : grille d’évaluation du risque piétin verse
Les situations à semis précoces restent globalement plus vulnérables à des attaques de piétin verse. Cependant, les douceurs automnales et hivernales ont prolongé l’activité infectieuse des pathogènes responsables de la maladie (Oculimacula yallundae et Oculimacula acuformis), n’épargnant pas le risque d’apparition des symptômes dans les parcelles à semis tardifs. Même semées tardivement, les variétés sensibles doivent donc aussi faire l’objet d’observations régulières.
Figure 3 : évolution de l’indice de risque piétin verse (graphe épidémiologique issu du modèle TOP)
En Auvergne, le risque est élevé pour les semis précoces et moyen pour les semis tardifs.
En Ile-de-France, le risque TOP est relativement élevé, proche de l’indice 45 quelle que soit la date de semis. Dans le réseau BSV cette semaine, une seule parcelle est signalée avec 20 % de pieds touchés, sur la variété ALIXAN, semé le 12 octobre, en précédent betterave (Mormant – 77).
En région Centre-Val de Loire, le risque est globalement élevé pour les semis précoces et moyen pour les semis tardifs. Des différences sont constatées entre département (tableau 1).
Tableau 1 : Synthèse des indices TOP par région ou départements
Avec la pluie et les faibles rayonnements lumineux, les conditions climatiques actuelles augmentent le risque de verse physiologique qui, associée aux symptômes piétin verse, peut entrainer une nuisibilité certaine sur la parcelle.
Suivez l’évolution de ces indices dans les Bulletins de Santé du Végétal.
Pour les variétés avec une note CTPS < 5 : observez à partir du stade « épi 1 cm » au moins 40 tiges (maîtres-brins) prélevées dans l’ensemble de la parcelle. – Si moins de 10 % des tiges sont atteintes (< 4 tiges/40), pas d’intervention à prévoir. – Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité est incertaine. Un traitement peut s’avérer utile sans que l’on puisse à ce stade garantir sa rentabilité qui sera fonction du climat, de la nuisibilité finale de la maladie et du prix des produits employés. – Si 35 % ou plus des tiges sont atteintes (> ou = 14 tiges/40), un traitement contre le piétin verse s’impose. A réaliser rapidement, avant le stade 2 nœuds.
Figure 4 : Complément de programme proposé pour adapter sa stratégie de lutte contre la septoriose en cas de piétin verse
Eviter d’intervenir 2 fois par campagne avec les mêmes matières actives ou spécialités.
(1) Solution à éviter si une spécialité à base de prothioconazole est déjà inclue dans le programme prévu.