Selon Christian de Perthuis, professeur à l’université Paris Dauphine, il faut donner aux agriculteurs les moyens de prendre les risques qu’impose le passage à l’agriculture écologiquement intensive. Et les aides Pac qui seraont allouées après 2021 devraient alors reposer sur une obligation de résultat et non plus de moyens.
En organisant un colloque intitulé « Le rôle de l’agriculture dans l’action climatique », le think tank AgrIDées (ex SAF, société des agriculteurs de France), s’immisce dans le débat sur la réforme de la Pac à conduire pour les années suivant 2021. Christian de Perthuis, professeur à l’université Paris Dauphine a défini le cadre dans lequel la politique agricole post 2021 devait s’inscrire pour allier compétitivité et neutralité carbone d’ici 2050, condition nécessaire pour limiter à 2°C, voire 1,5 °C, la hausse de la température moyenne de l’atmosphère de la planète et rendre ainsi le réchauffement climatique supportable.
La Pac 2014-2020 a fait entrer l’agriculture dans la transition agro-écologique en introduisant, par exemple, les paiements verts et les Maec (mesures agroenvironnementales et climatiques). Mais les progrès réalisés sont insuffisants car les outils disponibles étaient inappropriés.
Pour aller plus loin et engager les chefs d’entreprises agricoles vers la neutralité carbone, une refonte des aides Pac s’impose.
Selon Christian de Perthuis, la transition écologiquement intensive de l’agriculture française et européenne est la voie à suivre. Elle allie rendement et réduction des émissions des gaz à effet de serre. En adoptant les pratiques agricoles adéquates (baisse de l’utilisation des intrants, limitation du travail du sol, couverture permanente des surfaces cultivées), les terres agricoles resteront productives tout en contribuant à atteindre la neutralité carbone en stockant du carbone organique dans les sols.
Pour optimiser agronomiquement l’ensemble de l’espace agricole, l’élevage doit être maintenu là où il est indispensable. Les prairies sont des puits de carbone et de biodiversité. Les assolements devront être étudiés pour produire plus de protéines végétales et réduire ainsi les importations de tourteaux.
Mais la transition agro-écologique de l’agriculture se conduit à l’échelle des exploitations, seules ou regroupées dans un GIEE ou autour de tout autre projet collectif (production d’électricité par cogénération). Et c’est la somme des transitions agro-écologiques de toutes les exploitations engagées dans cette voir qui rendra l’agriculture climatiquement vertueuse.
Pendant la conférence organisée par AgrIDées, Christian de Perthuis a présenté le schéma, en deux volets, dans lequel devrait s’inscrire la prochaine Pac selon lui.
Le premier volet vise à agir sur les prix agricoles pour que les agriculteurs aient la sécurité de revenu nécessaire pour engager leur exploitation dans la transition écologique.
En effet, seuls des agriculteurs libérés des contraintes de revenu et réglementaires, auront les marges d’action nécessaires pour prendre en compte eux-mêmes les décisions qui s’imposent. Ils n’auront pas peur de supporter les surcoûts que cette transition pourrait générer.
C’est aussi en rendant la profession attractive avec des revenus rémunérateurs qu’il sera possible de maintenir un nombre important d’agriculteurs en activité sur tous les territoires. Il faut aussi susciter de nouvelles vocations de paysans pour remplacer leurs plus âgés sur le départ.
Partant de là, le second volet de la réforme de la Pac présentée par Christian de Pethuis porte sur les aides Pac.
Une partie des aides surfaciques du premier pilier seraient converties en aides versées par actif.
Les paiements verts seraient remplacés par une batterie d’aides qui valoriseraient le service éco-systémique rendu par le stockage de carbone que l’on sait mesurer, mais aussi par la baisse de produits phytosanitaires, ou encore par l’édification et l’entretien des haies. Les aides allouées aux prairies naturelles s’inscriraient complètement dans cette mouvance.
L’ensemble de ces aides du premier pilier serait ainsi défini par rapport à des objectifs agro-écologiques à atteindre et non par rapport aux moyens employés, comme le sont actuellement les aides de la Pac (paiement vert).
L’adhésion à des programmes de stockage de carbone pourrait même apporter des revenus complémentaires. Et la future Pac serait en phase avec l’initiative 4/4000 retenue par la conférence sur le climat de 2015 qui s’était alors tenue à Paris. Pour rappel, cette initiative vise à augmenter de 0,4 % par an la teneur en matière organique dans le sol.
La réforme de la Pac n’est en fait qu’un des cinq piliers sur lesquels doit reposer la transition de l’agriculture vers la neutralité carbone, selon Christian de Perthuis.
L’agriculture doit participer à la transition énergétique en produisant les substrats nécessaires pour produire des agro-carburants en s’appuyant sur des projets et des méthodes décentralisées (construction de méthaniseurs par exemple).
Si la France veut créer une nouvelle filière industrielle pour produire de l’hydrogène, l’agriculture française doit pouvoir prendre sa part.
Dans tous les cas, la transition énergétique ne doit pas se faire au détriment de la production agricole destinée à l’alimentation humaine.
Par ailleurs, les modèles alimentaires des consommateurs doivent évoluer et s’inscrire dans des circuits courts. Pourquoi ne pas créer des micro-filières qui associent quelques exploitations avec un entrepreneur local pour mieux valoriser les produits agricoles et réduire les intermédiaires.
Enfin, il faudra réduire le recours aux hydro-carburants fossiles et relocaliser les productions pour ne pas importer des produits dont la fabrication alourdit le bilan carbone des pays producteurs exportateurs. A ce jour, 25 % des émissions des gaz à effet de serre sont d’origine agricole. Mais avant la révolution industrielle, 100 % des émissions de ces mêmes gaz étaient aussi d’origine agricole, mais ils étaient restitués sous une forme ou une autre au sol.
Une partie de ces émissions émane de l’activité biologique des plantes et des animaux et est immédiatement recyclée et stockée sous forme organique. Une autre partie des pertes dérive de l’utilisation d’hydrocarbures fossiles pour produire notamment de l’engrais azoté et pour faire fonctionner les parcs matériels des exploitations.
Pour autant, il n’est pas question de renoncer à produire car le défi démographique à relever au cours des 30 prochaines années reste d’actualité. Christian de Perthuis a même affirmé que l’extensification de l’agriculture n’est pas la voie à suivre pour atteindre la neutralité carbone. Pour compenser la baisse des rendements, des centaines de milliers d’hectares devraient alors être déboisés. Des quantités énormes de gaz à effet de serre seraient concomitamment libérées et les forêts disparues ne pourraient plus stocker du carbone organique par photosynthèse.
aujourd’hui la plus grande menace pour l’environnement et même la planète c’est la perte de connexion avec la terre de nos dirigeants, les pires dans ce domaine étant les écologistes eux mêmes !
Beaucoup de viles sont menacées par des pluies exceptionnelles qui deviennent récurrentes … c’est même la panique dans les ministères et les collectivités à cause du risques de submersion qui est devenu une évidence pour tout le monde depuis la catastrophe du Var !
on va donc construire de toute urgence des réserves collinaires, des bassins d’orages ou des bassins d’expansion des crues en amont des villes pour protéger la population !
et Quand on aura capter tous les ruissellements (conformément au code de l’environnement) il n’y aura plus d’inondation et donc plus de sécheresse …
http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2020/10/03/cest-apocalyptique/
les pires ennemis de l’agriculture sont chez EELV : ne laissez pas dire des choses pareils sans répondre : https://www.youtube.com/watch?v=iPBVjmwjREo&t=79s
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il faut revenir au base fondamentale de notre modèle climatique : la foret de feuillus qui a survécu pendant des millénaires : produire le maximum de matière organique à l’hectare donc faire le maximum de photosynthèse tout en protégeant les sols donc produire du végétal l’été … exactement l’inverse de ce qui a été préconisé jusqu’à présent par le ministère de l’agriculture qui a favorisé les cultures sèches …
si vous voulez des pluies l’été il faut du végétal vivant, 70% des pluies sont provoquées par l’évapotranspiration donc il ne pleut pas sur des sols secs !
on nous a berné de A à Z , les problèmes d’eau en France n’ont jamais été d’origine agricole … au contraire !
https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-54