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Biostimulants : gestion des stress abiotiques et qualité des récoltes

Les biostimulants donnent les moyens aux plantes de se défendre face aux aléas climatiques, de valoriser au mieux les ressources en eau et en éléments nutritifs. Encore peu utilisés, les biostimulants gagnent à être mieux connus ! Avec COMPO EXPERT, partez à la découverte de ces nouvelles solutions pour tirer le meilleur de vos cultures.

Les biostimulants renforcent les cultures

Semis en conditions difficiles, éléments nutritifs peu disponibles, stress hydrique ou thermique, nombreuses sont les embûches que rencontrent les cultures. Les biostimulants les aident à optimiser leur fonctionnement et leurs ressources.

Pour répondre aux exigences de production, tant en quantité qu’en qualité, dans un contexte d’aléas climatiques de plus en plus fréquents, les agriculteurs cherchent à renforcer la vigueur de leurs cultures. Les biostimulants sont l’une des pistes pour y parvenir. « La définition européenne précise que les biostimulants sont des substances ou des micro-organismes qui stimulent des processus naturels des plantes ou de leur rhizosphère, indépendamment de l’apport d’éléments nutritifs », cite Ludovic Faessel, responsable réglementaire chez COMPO-EXPERT France.
 
Les biostimulants ont pour but d’améliorer l’efficacité d’absorption et d’utilisation des éléments nutritifs, notamment en améliorant le système racinaire des plantes, en aidant à solubiliser les éléments nutritifs ou encore en soutenant certaines fonctions métaboliques.
 
Les biostimulants concourent à améliorer la tolérance des cultures aux stress abiotiques. Ces stress sont dus à des phénomènes physiques ou physico-chimiques, comme la chaleur ou le manque d’eau, ou à des carences (nutritives, hydriques). Les biostimulants peuvent également agir sur la qualité, technique, nutritionnelle ou organoleptique, de la plante ou de la récolte, en soutenant les métabolismes secondaires.

Un large panel de produits

Les biostimulants ont différentes origines, qui sont, en très grande majorité, des produits naturels :
  • Extraits d’algues ou de plantes (par exemple, acides aminés de luzerne ou de betterave), substances humiques,
  • Extraits de produits animaux (par exemple, acides aminés dérivés du cuir),
  • Micro-organismes (Bacillus amyloliquefaciens, Rhizobium sp…), mycorhizes
  • Produits minéraux (silice).

Ils sont commercialisés sous différentes formulations : liquides, solubles, granulées et micro-granulées. Certains sont utilisables en agriculture biologique.

Il existe des biostimulants adaptés à toutes les cultures, qu’elles soient annuelles ou pérennes. Il en existe même des spécifiques pour les gazons !

Les biostimulants ne sont pas des engrais, car ils n’apportent pas d’éléments nutritifs en quantité suffisante pour contribuer à la nutrition des plantes. Ce ne sont pas non plus des produits phytosanitaires, conventionnels ou de biocontrôle, qui eux, gèrent les stress biotiques (maladies, ravageurs). Les biostimulants ne sont pas non plus des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes. Issues de techniques empiriques, de fabrication artisanale, les PNPP ne disposent pas d’AMM. La réglementation distingue une catégorie des PNPP à usage biostimulant, dans laquelle, à ce jour, aucun produit n’existe.

Des allégations prouvées par une AMM

Comme tous les produits utilisés sur les cultures, les biostimulants doivent suivre un long parcours d’analyses et de vérifications avant de pouvoir être commercialisés. « Dans le code rural, la règle est d’obtenir une Autorisation de Mise en Marché, délivré par l’ANSES, explique Ludovic Faessel. Y dérogent certains produits dits historiques, comme les engrais minéraux, qui doivent cependant respecter des normes françaises NFU ou le règlement européen de 2003 ». Les biostimulants doivent obligatoirement obtenir le sésame qu’est l’AMM MFSC (matière fertilisante ou support de culture, procédure d’homologation différente de celle des produits phytopharmaceutiques). « L’AMM d’un produit est le gage de son innocuité et de son efficacité », souligne Walid Saadé, président de COMPO EXPERT France. Car, pour l’obtenir, une entreprise devra prouver la constance de son produit, c’est-à-dire que sa composition est homogène, invariable et stable. Sont également testées, lors d’essais, son innocuité, pour la santé humaine comme pour l’environnement, et son efficacité.

A ce jour, les biostimulants ne peuvent pas être mis en marché via une réglementation européenne. Cependant, en juin 2019, a été adopté un règlement européen pour harmoniser les législations sur les matières fertilisantes et les supports de culture, famille à laquelle les biostimulants sont rattachés. Ce règlement entrera en application en juillet 2022 et devrait aider à clarifier la qualité des produits par des exigences d’efficacité et des règles d’étiquetage. Cela devrait également limiter les distorsions de concurrence entre pays. Pour autant les règles nationales ne seront pas abrogées. Les AMM, nécessaires dans certains pays, comme la France, seront toujours valides.

Cécile Julien

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