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Osmobio : un désherbant naturel capable de remplacer le glyphosate ?

Pas facile de trouver un remplaçant efficace et inoffensif au glyphosate. Osmobio, petite entreprise de Loudéac (Côtes-d’Armor), pense avoir trouvé un désherbant total, fabriqué à partir d’extraits végétaux. Les premiers tests sont concluants mais les lourdeurs administratives retardent sa mise en marché.

Alors que les années sont comptées pour le glyphosate, les solutions alternatives pour le désherbage total ne sont pas légion. Il y a bien le désherbage mécanique, consommateur en temps, en carburant et pas forcément efficace à 100 %. Jacques Le Verger pense avoir trouvé une solution à la fois efficace et respectueuse de l’environnement. Ce Costarmoricain dirige Osmobio, une société qui a mis sur le marché, à partir d’actifs végétaux, une soixantaine de produits ménagers et de jardinage. C’est justement en travaillant sur ces produits de jardinage que Jacques Le Verger a mis au point, à partir de molécules végétales, un désherbant total, agissant sur les plantes comme les graines. « Ce produit pourrait être une alternative au glyphosate, estime-t-il. Son utilisation peut être tout à fait étendue à des usages professionnels. »

Pas encore d’essais en plein champ…

Pour l’instant, dans l’attente de l’AMM (autorisation de mise en marché), Osmobio n’a pas encore conduit d’essais en plein champ. Et n’a pas non plus d’unité de production à grande échelle mais « dans ce contexte de fin du glyphosate, des multinationales m’ont déjà fait savoir leur intérêt à participer à son développement », souffle Jacques Le Verger.

Reste à lever le principal frein, celui de l’obtention de son AMM. Comme beaucoup d’autres produits issus d’actifs végétaux, le désherbant de Jacques Le Verger a du mal à passer les cribles administratifs. La complexité du dossier est lourde pour une petite entreprise familiale. « Depuis sa mise au point en 2009, j’essaie d’obtenir l’AMM pour commercialiser ce désherbant », se désespère le spécialiste de la biologie végétale. En 2012, Ineris, institut national de l’environnement industriel et des risques, l’a pourtant estimé sans risque pour l’homme et l’environnement. Ce qui a permis à Osmobio de conduire des essais concluants avec la Direction des routes de l’Ouest et la SCNF.

… En raison de l’attente de l’autorisation

Il y a deux ans, Jacques Le Verger a déposé le dossier de son désherbant naturel à l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, seule habilitée à délivrer l’AMM. Un dossier qui a été jugé incomplet et donc rejeté. Même si des simplifications ont été apportées aux dossiers pour les préparations naturelles, « il n’y a pas de reconnaissance pour les produits de biocontrôle », déplore Jacques Le Verger. Issu d’actifs végétaux, son désherbant contient beaucoup de molécules différentes. « L’Anses demande beaucoup d’études plus adaptées à une seule molécule chimique qu’à un complexe de molécules végétales. Mon produit ne rentre dans aucune de leur classification. Un désherbant avec une seule molécule chimique, si ! »

Certain du potentiel de son désherbant, Jacques Le Verger travaille à une nouvelle formulation, « avec la même efficacité mais un nombre plus restreint d’actifs végétaux » dont il compte déposer le dossier à l’Anses lors du premier trimestre 2018.
 

En savoir plus : https://www.osmobio.com (site internet de l’entreprise Osmobio).

Ci-dessous, Jacques Le Verger (photo DR).

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