Les coopératives ont été créées par les agriculteurs pour s’organiser mais parfois, leur fonctionnement leur échappe. En Islande, le film islandais « Mjolk, la guerre du lait » dénonce le monopole d’une coopérative laitière mal gérée, qui ruine ses membres puis les manipule avant de les renvoyer sans vergogne.
Ce film, sorti en France le 11 septembre dernier, passe quasiment inaperçu au regard du succès de Au nom de la terre, il mérite pour autant une mention. L’histoire se passe tout au nord de l’Europe, en Islande. Mais elle pourrait se dérouler aussi en dans n’importe quel autre pays car l’intrigue soulève la question de la gouvernance des coopératives qui échappe parfois à ses adhérents.
En France, ce thème de la gouvernance est régulièrement abordé lors des congrès des coopératives organisés chaque année par Coop de France.
Comment une structure créée par des agriculteurs, pour des agriculteurs dessert au final leurs intérêts ? Combien d’agriculteurs n’ont-ils pas eu un jour le sentiment d’être abandonnés par leur coopérative alors qu’ils avaient besoin de leur aide ?
Dans le film « Mjolk, la guerre du lait », que pourrait-on reprocher aux éleveurs? De s’être trop bien organisés pour ne pas être isolés ?
Leur coopérative est à la fois leur supermarché, leur fournisseur d’aliments pour leurs vaches mais aussi d’engrais pour fertiliser leurs prairies et de matériaux pour rénover les bâtiments de leur exploitation.
Leur coopérative est devenue une sorte de monstre qui fonctionne pour elle-même. Et si par malheur l’un de ses adhérents contrecarre les règles, si un des éleveurs achète des matériaux meilleurs marché à une entreprise concurrente, il est dénoncé par des adhérents ruinés, eux-mêmes mis sur la sellette.
Mais parfois, de grâves problèmes financiers conduisent aussi des éleveurs islandais, comme le mari d’Inga, à se suicider. Celle-ci n’est autre que l’héroïne du film « Mjolk, la guerre du lait ».
Veuve, Inga tente de reprendre en main l’exploitation sans y parvenir car elle découvre le monopole abusif que la coopérative impose aux agriculteurs locaux. En voulant retrouver son indépendance, elle perdra sa ferme qui sera vendue aux enchères par la coopérative dont elle et son mari défunt étaient membres.
Ci-dessous, la bande-annonce du film, sur les écrans français depuis le 11 septembre (1h30). En-dessous, notre illustration est une copie d’écran de cette bande-annonce.