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Mer Noire, des exportations dans le sillage d’une production en baisse ?

Les superficies ensemencées, le contexte géopolitique et les conditions de développements en région mer Noire laisse imaginer une baisse de la production pour cette zone pour la prochaine récolte. Toutefois, la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan devront cette année encore, être regardés de près par les grands pays exportateurs de céréales comme la France.

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Une production en baisse de 17 Mt par rapport à 2014

Selon les prévisions d’UkrAgroconsult, l’Ukraine pourrait récolter 53,9 Mt de céréales en 2015 dont 20,6 Mt de blé (contre 22,5 Mt en 2014).

Concernant la production russe, le ministère russe de l’Agriculture table sur 100 Mt.

Au Kazakhstan, la prévision moyenne de production de céréales avoisinerait 16 à 17 Mt. Une baisse de 200 000 ha de la superficie totale de céréale est attendue avec notamment l’assolement en blé prévu en dessous des chiffres de 2014.

Au total, la région mer Noire pourrait produire 164 Mt de céréales, en baisse de 17 Mt par rapport à 2014.


Figure 1 : Production de céréales en région mer Noire depuis 2009

Source : France Export Céréales, UAC

Une présence sur le marché mondial des céréales non remise en cause

La baisse des exportations serait moins importante que la baisse de la production en raison notamment d’un stock de report au 1er juillet 2015 estimé, par IKAR, à plus de 13,7 Mt (contre 8,3 Mt en 2014).

Pour la campagne 2015-16, les exportations des trois pays devraient avoisiner 64 Mt, en baisse de 6 Mt par rapport à la campagne 2014-15. Néanmoins, cela serait le troisième plus grand volume exporté après le record de la campagne en cours.


Figure 2 : Exportations de céréales en région mer Noire depuis 2006/07

Source   France Export Céréales, UAC

Facteurs à regarder dans les prochaines semaines

• Météo : des conditions météorologiques favorables peuvent entraîner des rendements plus élevés avec par conséquent une augmentation des exportations (comme ce fut le cas en 2014-15) et vice versa.

• Risque de change : les fluctuations de change peuvent également affecter les flux d’exportation (les monnaies nationales sont en hausse actuellement par rapport au dollar, rendant les exportations moins attrayantes). Ce facteur est extrêmement difficile à prévoir en raison du conflit dans l’est de l’Ukraine.

• Risque politique : la disponibilité ou l’absence de réglementation de l’État sera d’une grande importance.

• Concurrence inter-régionale : la concurrence entre les pays de la mer Noire s’intensifie en raison de l’accroissement de la production mondiale.

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

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