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Manque de pluie et fortes températures, quels impacts sur le rendement des blés ?

Températures élevées, déficit hydrique… les conditions climatiques récentes ont pu avoir des répercussions défavorables sur l’évolution des grains. Le point sur les conséquences possibles.

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Alors que les grains de blé tendre d’hiver se situent au stade grain laiteux (450°C depuis épiaison), ils ont déjà connus 7 jours échaudants, c’est-à-dire où la température maximum est supérieure à 25°C. Les prévisions météorologiques annoncent encore de la chaleur. Entre l’épiaison et grain pâteux (750°C après l’épiaison), les grains sont dans leur phase de remplissage (figures 1 et 2).


Figure 1 : évolution du risque d’échaudage – Station de Dijon


Figure 2 : pluviométrie journalière – Station de Dijon . Météo disponible jusqu’au 07/06/15 et prévue jusqu’au 15/06/15 (MétéoFrance)

Une phase de remplissage en deux temps

De floraison à grain laiteux (450°C après épiaison)

C’est lors de cette première phase que se produisent les divisions cellulaires dans le grain, qui fixent le potentiel de PMG qui sera atteignable in fine. Les téguments des grains se sont formés avec des températures > 25°C pendant la moitié de cette période, la taille potentielle des grains risque d’être plutôt faible.

De grain laiteux à grain pâteux (750° après épiaison)

C’est lors de cette phase que les réserves carbonées et azotées migrent dans le grain. Au stade grain pâteux, le poids de 1 000 grains est fixé.

Quels enjeux ?

Les excès de températures pendant cette phase de remplissage se traduisent irrémédiablement par des diminutions de rendement. Pendant cette phase, l’optimum thermique se situe vers 14°C. Les températures élevées, aussi bien le jour que la nuit, affectent le poids de grains : le jour, la photosynthèse diminue, la nuit, une fraction plus importante de la matière sèche est dégradée.

En 2015, les jours échaudants ont été présents dans la première phase de remplissage et sont prévus pour la seconde phase, on risque d’avoir des grains plutôt petits et pas totalement remplis.

Les travaux historiques d’ARVALIS-Institut du végétal montrent qu’environ 0,5 g sont perdus sur le PMG par jour échaudant (Tmax > 25°C). Cela représente un enjeu de l’ordre de 20 % du rendement final entre une année faiblement échaudante et une année fortement échaudante. Le nombre de grains/m² acquis à floraison représente toujours 80 % du rendement final.

En revanche, les températures élevées se traduisent le plus souvent par des taux de protéines supérieurs. La migration de l’azote s’avère en effet nettement moins affectée que celle des éléments carbonés, constituant l’amidon des grains à maturité.

Tout autre facteur limitant la photosynthèse (faible rayonnement, déficit en eau, teneur faible des feuilles en azote) affecte de la même manière le remplissage des grains. Les jours échaudants observés risquent donc d’être plus pénalisants en sols superficiels qu’en sols profonds.

Diane CHAVASSIEUX (Arvalis – Institut du végétal)

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