cover blank wikiagri

L’Ukraine devrait rester un concurrent des orges françaises

Les prévisions de rendements étant élevées cette année, les analystes ukrainiens restent optimistes sur le potentiel d’exportation en orge. Ce dernier devrait néanmoins accuser le coup d’une réduction significative des superficies.

–stop–

Une surface en orge historiquement basse

Les surfaces d’orge (hiver + printemps) en Ukraine sont tendanciellement en baisse depuis 2009, et particulièrement l’orge de printemps (- 50 % en 7 ans). Ainsi, la superficie totale ensemencée en orge (hiver + printemps) pourrait n’atteindre que 2,6 millions d’hectares cette année en comparaison des 3,11 millions d’hectares de l’an dernier. Pour la première fois de son histoire, la superficie d’orge ukrainienne ne dépassera pas les 3 millions d’hectares (figure 1).


Figure 1 : superficie ensemencée en orge en Ukraine, (en 1 000 ha)

Source : UkrAgroConsult


Toutefois, ces estimations doivent être prises avec précaution. En effet, habituellement, l’orge de printemps est semée jusqu’au 20 avril. Mais, aucune information officielle n’a été communiquée sur la date de fin des semis. Les analystes ukrainiens définissent cette dernière au 28 avril 2015 et à cette date, la surface ensemencée en orge était de 1,563 Mha, soit 90 % de la prévision officielle du ministère de l’Agriculture en Ukraine (figure 2).


Figure 2 : semis d’orge de printemps en Ukraine, (1 000 ha)

Source : UkrAgroConsult

Un printemps très favorable aux cultures

La pluie et la montée progressive des températures ce printemps ont favorisé le développement des cultures d’hiver. Ainsi, fin avril les cultures d’hiver jugées « faibles à amincies » ne représentaient que 1 Mha, soit 11,6 % de la surface. A titre de comparaison, début mars, la part de ces cultures était de 1,4 Mha ou 17,9 %. L’amélioration de l’état des cultures d’hiver et les conditions météorologiques favorables anticipées pour le mois de mai permettent aux prévisionnistes d’UkrAgroConsult d’attendre sereinement la récolte 2015.

Il reste toutefois une incertitude autour de la quantité d’engrais minéraux qui sera appliquée et qui est enregistrée en nette baisse par rapport aux années antérieures. L’efficacité de ces engrais a toutefois été correcte cette année en raison d’une bonne humidité du sol.

Si la météo reste favorable, le rendement en orge pourrait s’approcher du record de l’année dernière, établi à 2,9 t/ha.

En dépit d’une superficie qui n’atteindra pas le niveau prévu, l’estimation de la production de l’orge reste à 7 Mt.


Figure 3 : production d’orge en Ukraine

Source : UkrAgroConsult

Vers un net recul des exportations d’orges pour 2015/16 ?

La consommation intérieure devrait diminuer sous l’effet de la diminution des cheptels porcins mais également de celle de la production de bière. Ces attentes permettent de prévoir un potentiel d’exportation en orge à 2,6 Mt (contre 4,4 Mt pour la campagne en cours) et pourrait constituer la deuxième meilleure campagne d’exportation en 5 ans (figure 4).


Figure 4 : offre et demande en orge, estimations mai 2015

Source : UkrAgroConsult
*Prévisions


Si la récolte 2015 n’offre pas de hauts rendements en orge, la question de la rentabilité de cette culture se posera. Aujourd’hui, le blé et le maïs représente une meilleure productivité que l’orge en Ukraine. Si à l’avenir, les surfaces en orges ukrainiennes continuent de décroître, cela pourrait constituer une opportunité pour les orges françaises, notamment vers les pays tiers.

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

Article Précédent
Article Suivant