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L’UE, leader des produits laitiers à l’export

La production mondiale de lait a augmenté de 5 Mt l’an passé. Les exportations mondiales de produits laitiers (77 Mds d’€) ont progressé de 15 % en valeur mais elles ont stagné en volume (89 Mt équivalent lait).

Neuf cent trente millions de tonnes (Mt) de lait ont été produites en 2022, soit 5 Mt de plus que l’an passé (+ 0,6%) (1). L’augmentation de 8 Mt de la production de lait en Inde (+1,8 % sur un an), en Chine (+6,5 %) et au Pakistan (+2,5 %) a à peine compensé les baisses néozélandaise (- 4,3 %), australienne (- 6 %) et brésilienne (- 8%). Enfin, l’Union européenne (UE) a produit autant de lait l’an passé (143,5 Mt) malgré la conjoncture de prix favorable.

L’an passé, les échanges mondiaux de produits laitiers se sont tassés en volume (89 Mt) car les pays d’Asie du Sud-Est ont consommé le lait qu’ils ont produit en plus.

Mais comme les prix du lait dans les cinq principaux pays exportateurs de la planète ont atteint des sommets – dans l’UE, l’année s’est achevée un prix de la tonne de lait à 574 € – les échanges mondiaux de produits laitiers ont progressé en valeur de 15 % par rapport 2021.

L’UE, premier exportateur au monde de produits laitiers (25 Mt équivalent lait) est le premier fournisseur de poudre de lait maigre (41 % de parts de marché), de fromages (41 %) lactosérum (37 %), de lait infantile (56 %) et de poudre de lait enrichie en huile végétale (41%).

L’accord commercial bilatéral entre la Nouvelle Zélande et l’Union européenne n’impacte pas l’équilibre du marché européen. Les contingents de produits laitiers alloués à droits de douane réduits ou nuls n’ont pas été remplis.

En fait, l’UE importe de Nouvelle Zélande le beurre qu’elle ne produit pas en quantités suffisantes pour couvrir ses besoins. Mais le marché européen sera un marché de dégagement si la Chine importe moins de produits néozélandais

Un accord commercial entre l’UE et l’Australie pourrait être signé l’été prochain. Et de nouvelles concessions tarifaires bilatérales avec le Chili faciliteront l’accès au lithium chilien.  

Cette année, la production européenne de lait ne progresserait pas. Au contraire, la forte baisse des prix dans les pays du Nord de l’UE va inciter les éleveurs à produire moins de lait avec moins de vaches.

Au cours des cinq prochaines années, les intrants coûteront bien plus chers qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Par ailleurs, les normes environnementales affecteront sensiblement les capacités à venir de  production de lait des Vingt-sept.

« Selon Phil Hogan, ancien commissaire à l’Agriculture, Le carbone sera même le quota laitier de l’avenir », a affirmé Christophe Lafougère du Gira.

La Chine vise 42 Mt en 2027

Les Pays Bas s’apprêtent d’ores et déjà à réduire de 30 % leur production de lait pour réduire l’empreinte carbone de leurs élevages mais aussi la pollution en azote et en phosphate dans les sols et les nappes phréatiques.

Seules 10 Mt seront produites d’ici 2030 (- 4 Mt en 7 ans).

Les industriels de la transformation du lait commencent à réorganiser leur collecte en s’approvisionnant dans un rayon de 300 km autour des Pays Bas, en Belgique, en Allemagne du Nord–Ouest et même au Nord de la France où les éleveurs seront incités à produire plus de lait mieux payé.

Au cours des cinq prochaines années, une nouvelle géographie de la production et de la consommation de lait se dessinera. La consommation mondiale de lait 

(+ 0,9 % hors Inde et Pakistan) croîtra sensiblement plus aux Etats- Unis et en Chine que dans le reste du monde.
Mais l’Empire du milieu produirait 4,5 % de lait de plus par an pour atteindre 42 Mt en 2027. Aussi, ses importations de produits laitiers diminueront de 3 % par an. Plus de lait serait aussi collecté aux Etats-Unis pour fabriquer davantage de fromages.

Dans l’Océanie et dans l’Union européenne, la production serait sur le déclin en raison du climat et des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.   

(1) L’institut de l’Elevage a organisé la 12ème édition « Marchés mondiaux lait et viande bovine » le 7 juin dernier au cours de laquelle un panorama de la filière laitière a été dressé.

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