En Lozère (48), Muriel Pascal (54 ans) est apicultrice bio, installé depuis 2009. Elle est associée à un apiculteur de 37 ans qui reprendra la totalité de la ferme apicole dans une dizaine d’années lorsqu’elle cessera son activité.
Ensemble, ils gèrent 400 ruches en pratiquant la transhumance.
Le miel est vendu en circuit court, en dépôt vente dans des petits magasins, en demi-gros et parfois en futs.
Membre du comité national à la Confédération paysanne et de la commission nationale de l’apiculture, Muriel est élue au conseil d’administration de la Chambre départementale d’agriculture de son département.
Son parcours syndical a été remarqué par La France Insoumise. Aussi, le parti lui a proposé d’être candidate aux élections européennes au mois de juin prochain sur la liste de l’Union populaire soutenue par La France Insoumise et ses partenaires de campagne. Elle figure en quinzième position.
Elue députée européenne, Muriel rejoindra la Commission agriculture du Parlement en charge de la prochaine réforme de la Pac post 2027.
« En Lozère, de nombreux candidats à l’installation renoncent à leurs projets faute de terres disponibles à reprendre, déplore l’apicultrice. Si les montants des pensions de retraite agricole étaient plus élevées, ils seraient davantage enclins à les vendre lorsqu’ils cessent leur activité! ».
La Pac réformée post-2027 imaginée par l’Union populaire serait une politique de prix et de volume. Les prix de vente sortie ferme des produits agricoles seraient calculés en fonction de leurs coûts de production. Mais pour ne pas avoir à financer la constitution de stocks, la production agricole serait encadrée et limitée en volume par actif.
Pas d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne
Muriel défend une nouvelle architecture des soutiens publics de la Pac répartis entre des aides à l’actif plafonnées (1er pilier) et des aides dédiées à la transition agro-écologique de l’agriculture et l’installation (second pilier).
Les aides surfaciques seraient totalement supprimées car elles favorisent l’agrandissement des exploitations, selon La France Insoumise.
« Le moratoire du Plan Ecophyto 2030 est un très mauvais signal donné au mode agricole, et surtout aux gros exploitants agricoles », soutient Muriel Robin.
Selon elle, les agriculteurs seraient prêts à accepter les normes sanitaires et écologiques imposées par la Pac si les prix des produits agricoles étaient suffisamment élevés pour intégrer le coût de la transition agro-écologique.
Les traités de libre échange : « les députés de la France insoumise n’en ont approuvé aucun au Parlement européen », souligne Muriel Pascal.
Lors de la prochaine mandature, ils reviendront sur les traités qui ont été votés et ils demanderont un moratoire sur ceux qui sont en cours de discussion.
« Nous ne voulons pas être sous la coupe du libre échangisme. Nous souhaitons calibrer les importations pour qu’elles ne déstabilisent pas les marchés intérieurs », explique l’apicultrice.
Aussi, la France insoumise et ses partenaires de campagne refusent l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. « Le modèle d’agriculture soutenu par le pays n’est pas celui défendu par mon groupe parlementaire, affirme Muriel. En ouvrant le marché européen aux importations ukrainiennes, on mesure déjà les problèmes qu’un tel élargissement génèrerait ».
En Ukraine, les normes sociales, économiques et environnementales sont aux antipodes des valeurs portées par l’Union européenne.
Les NBT : « ils profitent aux firmes, pas aux paysans puisqu’ils ne leur apportent pas d’autonomie », remarque l’agricultrice.
« L’intérêt des nouvelles technologies est d’améliorer les conditions de travail et les revenus des agriculteurs. Pas de les asservir à un système de normes et de règles », défend l’apicultrice.
Au Parlement européen, les députés d’Union populaire sont membres du groupe La Gauche où ils espèrent être assez nombreux pour défendre leurs idées et le projet qu’ils portent.