Depuis qu’il est devenu agriculteur en Charente-Maritime en 1991, Luc Servant enchaîne des fonctions de président d’organisations professionnelles en Nouvelle Aquitaine. Depuis 2016, il est membre du bureau et président de la commission économie de l’Apca (assemblée permanente des chambres d’agriculture) à Paris.
Au Space, le 14 septembre dernier, Luc Servant a reçu le prix des « ingénieurs agronomes d’Agrocampus Ouest Alumni« .
Luc Servant est agriculteur depuis 1991 à Benon, en Charente-Maritime. Mais il n’y passe que ses week-ends et une journée par semaine pour cultiver ses 183 hectares de céréales et de protéagineux. Sinon, il est à Bordeaux, à La Rochelle ou à Paris. Depuis 2016, il est membre du bureau de l’Apca et président de la commission économie. Il a succédé à Claude Cochonneau, le nouveau président de l’Apca depuis que Guy Vasseur a interrompu son second mandat en démissionnant.
Il cumule cette nouvelle fonction avec celles de président de la chambre départementale et de vice-président de la chambre régionale de Nouvelle Aquitaine. Comme les trois régions (Limousin, Poitou-Charentes et Aquitaine) ont fusionné en 2016, la dissolution de la chambre régionale de Poitou-Charentes, qu’il présidait depuis 2007, le conduit à occuper un poste de vice-président dans la nouvelle chambre régionale à Bordeaux.
Toutes ces fonctions professionnelles sont intrinsèquement liées. Sans sa ferme, Luc Servant n’en occuperait aucune. Il ne serait pas non plus président de la coopérative de Courçon où il livre ses céréales. C’est du reste sa plus ancienne fonction de responsable et il l’occupe depuis 1992, quelques mois après s’être installé.
« Ma grande satisfaction est d’avoir maintenu des petites coopératives très proches des adhérents et d’avoir conservé le moulin. Il maintient des liens entre les producteurs et les consommateurs », se réjouit-il.
Avant ses responsabilités dans les chambres, l’agriculteur avait fait ses armes chez les Jeunes agriculteurs. Il a été président de la section départementale puis du syndicat régional. « J’ai vraiment apprécié l’esprit qui régnait et la volonté de défendre notre agriculture et les enjeux de l’installation, précise-t-il. Chez les JA, j’ai aussi participé à développer les projets communs de communication autour de notre métier : Terre Attitude en 1998, Congrès mondial à Paris en 2003. »
En 2001, c’est par la voie du syndicalisme qu’il a été élu représentant à la Chambre d’agriculture de son département.
La diversité de ses centres d’intérêts a toujours été le moteur de sa carrière institutionnelle. Force de propositions, il a su faire profiter ses collaborateurs et ses collègues, élus comme lui, de son ouverture d’esprit. A la tête de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, il a passé plusieurs conventions avec des collectivités locales et des organisations pour accompagner, lorsque la situation l’exigeait, des projets qui requéraient l’expertise et les compétences d’une chambre d’agriculture. Les intérêts des agriculteurs étaient alors mieux défendus.
« La Chambre d’agriculture est une instance formidable pour accompagner les exploitants agricoles vers l’agriculture de demain », affirme Luc Servant. Son parcours professionnel est ainsi une succession d’opportunités qu’il a su saisir. Elles sont liées à la fois à l’âge auquel l’agriculteur s’est engagé (il avait 24 ans en 1992), à sa formation professionnelle d’ingénieur à l’Ensar et, bien sûr, à ses compétences. Etudiant à l’agro de Rennes (promotion 1987), il pensait entamer une carrière de salarié avant de reprendre sa ferme. Mais le décès de son père en 1991 a chamboulé ses projets et depuis, il mène deux carrières de front et même trois ! Avec sa femme institutrice, il élève ses quatre enfants.
En 2020, au terme des prochaines élections des représentants des chambres d’agriculture, Luc Servant n’envisage pas de renouveler son mandat de président de la chambre départementale. Mais sans renoncer à rester très actif dans le réseau des chambres.
Photo D.R.