Le colza est sensible à de nombreuses maladies pouvant impacter sérieusement la quantité et la qualité des récoltes. Tour d’horizon des épidémies les plus connues et les plus dommageables.
C’est une des maladies les plus répandues du colza, et des plus redoutables, connue également sous le nom de « pourriture blanche ». Contamination cryptogamique, elle est provoquée par le développement d’un champignon parasite dénommé Sclerotinia sclerotiorum qui s’installe dans la terre de la parcelle et qui se développe sous forme de sclérotes.
La maladie entraine la pourriture des fleurs et l’affaiblissement des tiges. Suivant le degré de contagion, les pertes de rendements peuvent aller jusqu’à 10 quintaux par hectares, voire même 20 quintaux pour une épidémie ravageuse.
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Le phoma est certainement la plus redoutable pour le colza, pouvant entraîner un défaut de récolte de plus de 50 %. C’est un champignon, le Leptosphaeria maculans, qui se fixe sur les résidus de culture et contamine les plantations dès l’automne (des macules sur les feuilles). Son développement se poursuit dans le cœur de la plante, entraînant des nécroses, affaiblissant ainsi considérablement la plante.
Mesures de prophylaxie en prévention et traitements fongicides en curation peuvent soulager les récoltes.
En savoir plus sur le phoma du colza
C’est au printemps que l’Alternaria peut devenir très redoutable pour le colza si la parcelle n’a pas été suffisamment observée. Issue d’un champignon deutéromycètes, c’est-à-dire à développement non sexué, l’alternaria attaque l’intégralité de la plante et apparaît par des petites taches noires aux contours bien nets, notamment sur les siliques.
La maladie, connue aussi sous le nom de « maladie des tâches noires », se propage plus volontiers lors de périodes orageuses et dans les endroits chauds (plus de 18°) à fort taux d’humidité.
En savoir plus sur l’alternaria du colza
Maladie se développant de manière régulière dans le quart Nord Est de la France, plus sporadiquement dans le reste de l’Hexagone, elle peut se déclarer dès l’automne, en particulier dans le cas de périodes pluvieuses. La maladie peut se déclarer plus tard, au printemps, dans les mêmes conditions.
Des tâches apparaissent sur les feuilles, les tiges se fendillent, les siliques se nécrosent.
Dans les zones géographiques où la contamination est avérée, il est judicieux de cultiver des variétés réputées insensibles. Il est très important de surveiller dès l’apparition des symptômes pour l’imiter l’impact sur le rendement.
La cylindrosporiose reste toutefois moins nuisible que le phoma ou la Sclérotinia.
Au contraire d’un mildiou de la pomme de terre ou de la tomate qui peut devenir une épidémie ravageuse, le mildiou du colza est moins radical, en raison des caractéristiques de la plante.
Cependant, le peronospora brassicae, de son petit nom scientifique, mérite qu’on s’y attarde, puisqu’il peut entraîner un très sérieux affaiblissement des plantations lors de leur levée.
Il est reconnaissable par des petites tâches jaunâtres apparaissant sur les cotylédons, et peut se manifester tout au long du cycle de la culture.
Apparue il y a une trentaine d’années sur le sol français, cette maladie est particulièrement vivace sur des sols acides, limoneux ou hydromorphes. Elle pourra entraîner de fortes pertes en quantité ou en qualité, et en particulier des difficultés lors du raffinement de l’huile.
Peu de fongicides sont réellement efficaces contre la hernie du colza, qui attaque la croissance de la plante. La maladie se matérialise par des galles se fixant sur les racines et un rabougrissement des feuilles.
La particularité de cette maladie c’est qu’elle peut n’avoir aucun impact sur le rendement si elle reste concentrée sur les feuilles. En revanche, si elle se développe sur les siliques, la déperdition pourra atteindre jusqu’à une demi-douzaine de quintaux par hectare.
La Pseudocercosporella se caractérise par l’apparition sur les siliques de taches noires. Sur les feuilles, les zones touchées seront blanchâtres, entourées de bordures brunâtres.
Les traitements fongicides sont efficaces contre cette maladie.
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