Sur le salon Innov Agri, à gauche un maïs perturbé par les stress hydrique et thermique ; à droite, l’apport d’un biostimulant, BEST-a, a aidé la culture à faire face et a préservé la photosynthèse dans des feuilles restées vertes (Crédit : Elicit Plant)
Les biostimulants améliorent la tolérance des plantes vis-à-vis des stress abiotiques et valorisent leurs potentiels de production.
Le règlement européen 2019/1009, entrée en application en juillet 2022, élargit la réglementation à tous les fertilisants, y compris organiques. À l’échelon européen, ce nouveau règlement donne un cadre aux biostimulants en en faisant une catégorie clairement identifiée des MFSC (matières fertilisantes et supports de culture), afin qu’il n’y ait plus de risques de confusion avec les produits de la protection des plantes. Les biostimulants des végétaux sont reconnus comme des produits qui stimulent les processus physiologiques et de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes des végétaux ou de leur rhizosphère : l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs ; la tolérance aux stress abiotiques ; les caractéristiques qualitatives ; la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol et la rhizosphère.
Ce nouveau règlement harmonise aussi les règles de mise en marché au sein de l’Union européenne. Les biostimulants doivent obligatoirement passer par une évaluation effectuée par un organisme certificateur, qui vérifie que l’ensemble des exigences, notamment d’efficacité, est rempli. Ce processus n’est à réaliser qu’une fois pour tous les pays européens. « Cette réglementation harmonisée à l’échelle européenne va coexister avec les réglementations nationales, souligne Ludovic Faessel, responsable des affaires réglementaires chez Compo Expert. Ainsi, les Autorisations de Mises en Marché (AMM) françaises seront maintenues. Il est à noter que les exigences françaises pour obtenir une AMM restent au moins aussi contraignantes que celles du nouveau règlement européen. L’obtention d’une AMM est aussi un gage d’efficacité pour les utilisateurs ».
Un outil de plus
Les biostimulants n’ont pas vocation à remplacer, ni les produits phytosanitaires, ni les engrais. Ce sont des outils supplémentaires pour donner aux cultures les capacités de valoriser au mieux les intrants et de faire face aux aléas climatiques. « Les biostimulants sont des outils pour produire mieux avec moins. On peut penser qu’une plante moins stressée réussira mieux à faire face aux ravageurs et aux maladies, et qu’elle absorbera mieux les engrais apportés », partage Cédric Fortoul, responsable marketing de Valagro. « Pour faire face aux stress abiotiques, il est intéressant d’avoir une approche combinatoire, avec une protection phyto et des biostimulants, pour préserver le potentiel de rendement, estime Sylvie Llados, responsable marketing chez Adama, qui a lancé StimExcel®, sa gamme de biostimulants en 2021. C’est dans cet esprit que nous développons des biosolutions par exemple en betterave, en associant Spyrale®, un fongicide, à ExelGrow®, qui apporte des extraits d’algues, de la glycine bétaïne et des acides fulviques, pour défendre la culture contre les stress biotiques et abiotiques ».
Des biostimulants pour chaque phase clé de la culture
– En début de cycle, favoriser l’enracinement et maximiser l’absorption de nutriments.
« Les fertilisants sont très chers. Il faut donner les capacités à la plante d’aller chercher plus loin, d’absorber plus d’éléments », explique Walid Saadé, président de Compo Expert, qui propose Basfoliar Rhizo bio qui combine un extrait d’algues riches en équivalents auxines et des Bacillus amyloliquefaciens, à même de maximiser le développement racinaire et de favoriser l’absorption des éléments nutritifs du sol. Autre exemple avec ExelGrow® d’Adama. « ExelGrow® contient des extraits d’algues fermentées, des acides fulviques et de la glycine bétaïne, cite Sylvie Llados. Ce complexe active certaines protéines qui augmentent l’assimilation de l’azote ». De son côté, Yieldon de Valagro, contient des extraits d’algues, de plantes et d’oligo-éléments (Mn, Zn, Mo) et s’apporte au stade 8/12 feuilles du maïs. « Yieldon stimule la division cellulaire et l’assimilation des nutriments, ce qui permet de déplafonner les rendements. Sur 85 essais, le gain a été de 5,7 qx » chiffre Cédric Fortoul.
– Au désherbage, limiter le stress oxydatif
Les molécules herbicides entrainent des risques de phytotoxicité sur les cultures. L’apport d’acides aminées aide les plantes à supporter ce stress oxydatif. «Basfoliar Vitality apporte des acides aminés d’origine végétale, dont une part importante d’acide glutamique, précurseur de la synthèse des autres acides aminés, partage Thibault Poisot, chef de marché chez Compo Expert. Ainsi, on aide la plante à garder sa vitalité, donc à sécuriser le rendement». Autre solution, « ExelAminoPlus® est à base d’extraits d’algues et d’acides aminés d’origine végétale pour aider les céréales à supporter le stress des désherbages de sortie d’hiver et relancer la croissance », présente Sylvie Llados. Proposé par Valagro, Megafol, il est composé d’extraits de l’algue Ascophyllum nodosum et d’extraits végétaux : agave, yucca, bois de panama. Megafol s’applique en association avec les herbicides de pré et de post levée pour limiter le stress oxydatif et ainsi permettre de maintenir la croissance active de la plante, ce qui préserve le potentiel de rendement.
– En été, diminuer les conséquences des stress thermiques et hydriques
« 2022 a été une année particulièrement sèche. Mais il faut se préparer à ce que ce type d’années arrivent de plus en plus souvent, estime Aymeric Molin, agriculteur et directeur général d’Elicit Plant. En complément de l’amélioration génétique, il faut aider les plantes à faire face au stress hydrique ». Pour ce faire, Elicit Plant a mis au point BEST-a, à base de phytostérols. Ces molécules génèrent un message qui simule un stress hydrique, la plante réagit en développant ses racines et en fermant partiellement ses stomates. « Les racines vont chercher plus profondément de l’eau et il y a moins d’évapotranspiration, donc la plante reste verte et maintient sa photosynthèse plus longtemps, d’où le gain de rendement », souligne Aymeric Molin. Des essais conduits notamment avec la coopérative Océalia ont montré un gain moyen de rendement de 10%. « Pour un investissement de 45 € de produit, on peut gagner 300 € par hectare, complète Aymeric Molin. Il faut cibler les zones où le stress hydrique est une problématique récurrente». Autorisé sur maïs et soja, Best-a devrait bénéficier prochainement extension d’usage sur céréales à paille et tournesol.
Talete, de Valagro a aussi fait ses preuves « pour baisser l’ETP en agissant sur les stomates et stimuler la photosynthèse, explique Cédric Fourtol. Talete augmente le gain économique par unité d’eau. On observe une hausse de rendement jusqu’à 9 qx ».
Contre le stress thermique, la silice pour renforcer les parois cellulaires. « Basfoliar SiliStress est un biostimulant à base de silice assimilable et d’extraits d’algues, présente Thibault Poisot. Dix ans d’essais en blé ont montré que Basfoliar SiliStress appliqué en même temps que le fongicide à DFE, permet un gain en moyenne de 3 qx/h. Même cette année, avec des conditions climatiques particulièrement sèches, le gain a été de 2 quintaux, soit une marge supplémentaire de 42,75 € net par hectare ».
Ne pas confondre biostimulants et produits de biocontrôle
Si dans les deux cas, il s’agit de biosolutions, les biostimulants et les produits de biocontrôle diffèrent par leur but. Les biostimulants favorisent la vigueur, le développement et la croissance des plantes pour les aider à lutter contre les stress abiotiques (sécheresse, gel, températures élevées…). Ils ont différentes origines :
– Extraits d’algues ou de plantes (par exemple, acides aminés de luzerne ou de betterave), substances humiques
– Extraits de produits animaux (par exemple, acides aminés dérivés du cuir)
– Micro-organismes (Bacillus amyloliquefaciens, Rhizobium sp…), mycorhizes
– Produits minéraux (silice)
– Les substances organiques (vitamines, antioxydants, phytohormones, acides aminés)
Les produits de biocontrôle permettent eux de lutter contre les stress dits biotiques, c’est-à-dire : les insectes, les ravageurs, les maladies et les adventices. ®
Les biostimulants comme les produits de biocontrôle ne sont pas tous utilisables en agriculture biologique. La possibilité d’utilisation en bio dépend de l’origine, naturelle ou de synthèse de leurs composés.
Un marché en hausse
Selon le 4e congrès mondial des biostimulants, le marché mondial devrait atteindre les 3 milliards de dollars en 2021. Avec un marché entre 500 et 700 millions d’euros, l’Europe est le premier marché, avec la France dans le top 3, des principaux utilisateurs avec un marché en croissance de 10% par an. L’Afaïa estime le marché national autour des 15 millions d’euros en 2019.
Cécile Julien
Un sol sec c’est un sol mort donc un désert … les biostimulants ne servent à rien dans les sols secs … on devrait simplement interdire de laisser sécher les sols donc donner l’eau aux agriculteurs sans taxe et sans restriction et pour cela il faut mettre les villes aux normes : les inondations, les sécheresses , les canicules et les feux sont les symptômes climatiques d’une désertification des continents = disparition de la couverture végétale = déforestation ! On inonde l’hiver et on manque d’eau l’été parce que l’eau est TRÈS TRÈS mal gérée en France … Dans les rapports du GIEC il est clairement écrit qu’il n’y aura pas moins d’eau mais une dégradation dans la répartition annuelle des pluies (inondations et sécheresses) ! Inondation c’est quand l’eau repart trop vite vers la mer, sécheresse c’est quand elle est repartie trop vite… Après une sécheresse historique il faut mathématiquement se préparer à des inondations historiques ! Une pluie, même forte, n’est pas un raz de marée mais elle ne devient AUTOMATIQUEMENT si on ne retient pas l’eau : Retenir en AMONT pour ne pas inonder en AVAL ! Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (La Sèvre Niortaise est à 75%) alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% … ce qui provoque un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Avec 10% du volume des inondations on ne parlerait plus de sécheresse. . Avec DEUX fois plus de précipitations on aurait DEUX fois plus d’inondations mais toujours pas assez d’eau l’été. Tous les ans les indemnités sécheresses et inondations coutent des milliards aux contribuables sans parler des vies humaines et de la destruction de la biodiversité. radiogatine.fr/news/delphine-batho-a-menti-de-a-a-z-sur-le-dossier-des-bassines-764