Le maïs peut relever le défi de la couverture des sols en utilisant deux techniques complémentaires : le semis d’un couvert végétal ou la réalisation d’un mulch, qui consiste à broyer finement les cannes de maïs sitôt après la récolte.
Le couvert végétal vivant est techniquement difficile à mettre en place après le maïs grain récolté tardivement, empêchant un développement suffisant du couvert. Cela limite les bénéfices attendus : restitution de carbone, fixation d’azote excédentaire, lutte contre l’érosion.
Arvalis-Institut du Végétal a comparé l’efficacité du mulching et d’un couvert végétal semé avant le 15 septembre. Les résultats sont sans appel : le mulching est aussi efficace que le couvert dans la protection contre l’érosion. La technique permet de séquestrer beaucoup plus de carbone : les résidus de récolte possédant un rapport C/N voisin de 50, l’organisation microbienne de l’azote minéral du sol est favorisée. Elle permet en outre de maintenir la fertilité du sol en lui restituant 1600 à 2000 kg/ha de matière organique. Concernant la limitation des fuites d’azote, le mulching, qui permet de piéger jusqu’à 30 kg d’azote minéral par hectare, est aussi efficace qu’un couvert vivant. Le broyage des résidus de maïs permet enfin de réduire la pression en insectes ravageurs et constitue en garde-manger pour la macrofaune.
Cette pratique répond aux mêmes enjeux que les Cipan et contribue à la conservation des sols, l’un des objectifs majeurs affichés par la réforme de la Pac. C’est la raison pour laquelle les exploitations spécialisées maïs ont demandé que soit reconnue l’équivalence du mulching à la diversité des cultures.
Devant le refus de la Commission Européenne, l’AGPM (association générale des producteurs de maïs) a demandé une mesure équivalente permettant de maintenir une dominante de maïs sur les terres arables, en intégrant la mise en place d’un couvert végétal vivant après tous les maïs. Ce dispositif a été validé le 22 février, les producteurs intéressés peuvent entrer dans une démarche de certification dès cette année.
La photo de mulch ci-dessous nous a été fournie par Arvalis.
Par Opaline Lysiak
Ingénieur agronome, enseignante en agronomie 
