Le lait ça fonctionne bien… Au Québec !

Alors que des manifestations ont éclaté récemment à Bruxelles montrant aux caméras du monde la crise laitière en Europe, des producteurs laitiers se portent à merveille et le revendiquent… Au Québec ! Ils nous expliquent leur secret.

Première chose, cet article n’aurait jamais pu être écrit sans les commentaires et autres réponses donnés sur la page Facebook « Agriculture du Québec » (lien précis en fin d’article), merci donc à tous les Québécois qui nous ont répondu dans ce « chat » ainsi qu’aux administrateurs de cette page.

Venons-en aux faits : pendant qu’en Europe les producteurs laitiers souffrent de l’effondrement des prix, au Québec, « l’industrie laitière générait en 2009 plus de 81 000 emplois, une contribution de 5,1 milliards $ au produit intérieur brut (PIB) et des retombées fiscales de 1,2 milliard $, sans un sou de subvention pour soutenir le revenu des producteurs, selon une étude de la firme ÉcoRessources Consultants. De 2009 à 2011, la valeur de ces données a crû de 7 %, selon une récente mise à jour.« , selon l’intervention des administrateurs de la page Facebook citée plus haut.

Système de quotas avec prix minimum garantis

Nous avons donc demandé comment ces résultats ont été obtenus. Les réponses ont fusé. Les producteurs laitiers québécois fonctionnent avec un système de quotas qui offre un revenu minimum garanti. Leurs coûts de production sont ainsi couverts à coup sûr, sans que la moindre subvention ne soit versée pour cela. Le lait québécois ne suit pas les cours des marchés car il a un prix fixe. Un nombre de kilos de matière grasse livrée est garanti. Parallèlement, le lait importé est taxé à 300 % pour éviter la concurrence. Le principe : la production québécoise satisfait les besoins locaux entièrement, sans exportation, ni risque de concurrence interne. Les volailles et les oeufs fonctionnent de la même manière.

Ce système de gestion de l’offre a été mis en place au Canada au début des années 1970. Selon le site go5 (lien en fin d’article) recommandé par l’un de nos interlocuteurs, le modèle agricole est fondé sur trois piliers : la gestion de la production (« les producteurs agricoles se sont engagés à approvisionner le marché canadien en produits de qualité, en quantité suffisante. Ils se sont aussi engagés à ne pas produire de surplus » précise le site) ; le contrôle des importations ; et une politique de prix couvrant les coûts de production.

« L’Europe était un modèle mondial… Qu’avez-vous fait ? »

Lorsque nous avons posé la question à nos interlocuteurs s’ils pensaient qu’on avait eu tort d’abandonner les quotas laitiers en Europe, ils se sont presque moqués de nous. L’un de nos interlocuteurs a commenté : « L’Europe était un modèle mondial avec les contingents pour assurer le principe de base (la souveraineté alimentaire). Où allez-vous avec vos skis ? » Il précise que le Québec suit régulièrement l’exemple européen en matière de modèles économiques… En l’occurrence, chacun se félicite que le Québec ait conservé « son » système de production laitière.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://www.facebook.com/pages/Agriculture-du-Quebec/198077120302513 (la page Facebook « Agriculture du Québec« , vous pouvez retrouver la conversation que WikiAgri a eue avec des agriculteurs québécois dans les commentaires de la photo montrant la manifestation de Bruxelles) ; http://www.go5quebec.ca/fr/gestion.php (site québécois expliquant le fonctionnement du modèle agricole local).

Notre photo d’illustration est issue de l’album photos de la page Facebook Agriculture du Québec.