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Cette année, la qualité russe laisse apparaître un volume de blé fourrager plus important que d’habitude (17 Mt contre 10,5 Mt en 2015/16). Le volume de blé meunier est lui aussi en hausse par rapport à 2015/16 : 56 Mt contre 51 Mt.
Rosselkhoznadzor (le service Fédéral de la surveillance vétérinaire et phytosanitaire) a déjà réalisé un certain nombre d’actions dans plusieurs pays d’Asie et du Moyen-Orient afin de promouvoir la qualité russe cette année.
Dans un avenir proche, Rosselkhoznadzor prévoit de collaborer avec les services de contrôle de la qualité des grains et ses produits transformés dans les pays comme les Philippines, l’Inde, l’Afghanistan, le Pérou et le Mexique.
Figure 1 : répartition des exportations russes de blé
Source : UkrAgroConsult, Stratégie Grains
Davantage de blé russe vers le Maroc et la Tunisie
Les Russes ont déjà exporté plusieurs volumes de blé sur les marchés traditionnels du blé français : Tunisie et Maroc. A destination de l’Algérie, un bateau de 20 kt a été chargé début octobre en Russie (probablement du blé destiné à l’alimentation animale). De son côté, l’Ukraine renforce sa position sur ces destinations depuis le début de la campagne (déjà 600 kt de réalisés). Rappelons que les Ukrainiens ont exporté 1,2 Mt de blé en Tunisie et au Maroc au cours de la campagne 2015/16.
Le Cameroun importe du blé russe pour la deuxième année consécutive
Le Cameroun, client traditionnel du blé français (360 kt importées en moyenne chaque année), a récemment importé 60 kt de blé russe. En 2015/16, 167 kt de blé russe avaient été exportées vers le Cameroun. Cette année, Stratégie Grains table sur 200 kt.
L’Indonésie devrait accroître ses importations de blé russe
En août dernier, le ministère indonésien de l’Agriculture a donné son accréditation pour trois laboratoires russes confirmant ainsi son intérêt pour le blé russe et ses produits transformés. Selon les opérateurs du marché, environ 40 kt de blé russe ont déjà été exportées vers l’Indonésie.
Au cours de la campagne dernière, les exportateurs russes ont fourni entre 220 et 270 kt de blé à ce marché. La croissance des exportations vers ce pays a toujours été limitée, en raison de conditions qualitatives imposées par l’Indonésie, comme pour les maladies fongiques par exemple. Notons qu’un quatrième laboratoire russe pourrait recevoir une accréditation, ce qui donnerait des chances supplémentaires à l’origine russe pour entrer sur ce marché avec des volumes plus significatifs. Stratégie Grains n’a aujourd’hui pas publié d’estimations d’exports vers cette destination.
La Corée du Sud pourrait importer du blé russe
La Corée du Sud n’importe de Russie que du maïs mais pourrait aussi importer du blé cette année. Le développement rapide de l’industrie de la volaille dans ce pays est d’un grand intérêt pour les exportateurs russes. 66 kt de blé ont déjà été chargées depuis le début de la campagne et Stratégie Grains estime le volume total à 200 kt.
Après l’orge, le blé russe s’invite en Arabie Saoudite
L’Arabie Saoudite n’importait jusqu’ici que de l’orge en provenance de Russie (2,4 Mt en 2015/16) mais pourrait également importer du blé cette année. Traditionnellement, l’Union Européenne est le principal fournisseur de blé à l’Arabie Saoudite (environ 2,7 Mt en moyenne sur les trois dernières campagnes, soit 70-85 % des importations du pays). Mais étant donné la contre-performance de l’UE cette année, la Russie pourrait en profiter pour exporter quelque 70 kt selon Stratégie Grains.
La Syrie n’importera que du blé russe
Selon Rosselkhoznadzor, le pays devrait importer exclusivement l’origine russe. Selon certaines sources, la Syrie a déjà acheté 1 Mt de blé russe contre seulement 47 kt en 2015/16. Notons les faibles exigences de qualité de ce marché, compte tenu des conditions qui règnent dans le pays, ce qui devrait favoriser l’écoulement des stocks russes non soldés au cours des saisons précédentes.
L’entrée du blé russe sur des marchés traditionnellement importateurs d’autres origines, comme la Thaïlande, l’Indonésie, la Corée du Sud, le Bangladesh, la Tunisie, le Maroc, traduit parfaitement le regain de compétitivité de la région mer Noire. Il faut également souligner que la Russie et l’Ukraine, qui n’ont pas pour habitude de cibler les mêmes marchés, se livrent cette année, une bataille féroce sur les destinations sud-asiatiques en particulier.