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Le blé dur, culture en forte progression pour la campagne 2015

Les prix du blé dur ont fortement augmenté en seconde partie de la campagne 2014, suite à la dégradation des récoltes canadiennes, à l’inverse du complexe céréalier rendant attractive sa culture pour la campagne 2015. Aussi, sans surprise, les surfaces pour la prochaine campagne sont attendues en forte progression par France AgriMer.

Néanmoins, cela ne laisse rien présager quant à la qualité d’une part et d’autre part de la rentabilité de la culture sur la prochaine campagne.

Le blé dur est une céréale entrant principalement dans la fabrication des pâtes alimentaires. Les cultures du blé tendre et du blé dur sont proches autorisant un switch entre l’une et l’autre dans les assolements dans plusieurs régions de production. Pour la culture du blé dur, les charges opérationnelles sont supérieures au blé tendre et les rendements inférieurs. Les prix attractifs de la dernière campagne, supérieurs à 400 €/t dans les ports français entre fin octobre 2014 et janvier 2015, ont poussé les producteurs à s’intéresser de nouveau à cette culture. Les surfaces qui avaient fortement chuté, de près de moitié, entre la campagne 2012 et 2014, sont annoncées en forte progression de 12,55 % pour la prochaine campagne selon les chiffres de France AgriMer. Cette hausse de surfaces est surtout observée dans les régions de cultures traditionnelles comme le sud-ouest et la façade atlantique, avec des hausses comprises entre 15 et 30 % par rapport à la campagne précédente. A l’inverse, cette surface est en recul dans le nord-est de la France, zone de production moins traditionnelle.

Néanmoins, cette augmentation ne gage rien de la qualité du blé dur de la prochaine campagne. Pourtant, d’année en année, le focus se fait sur la qualité.

La France exporte le blé dur vers le Maghreb et le sud de l’Europe principalement. Le pays est soumis à une puissante concurrence du Mexique en début de campagne puis du Canada qui représente à lui tout seul environ 60% des exports mondiaux lorsque la qualité est au rendez vous. Par ailleurs, les acheteurs internationaux sont de plus en plus nombreux à se plaindre de la qualité française. Au delà des critères généralement observés (tels que la protéine), l’humidité des grains en France (supérieure à ceux du Canada notamment) abaisse le taux d’extraction en farine. Par ailleurs, alors que les consommateurs recherchent une couleur prononcée de jaune, les variétés françaises se révèlent plutôt pâles.

Si certains producteurs ne se focalisent que sur les prix élevés cette année, la filière aval, notamment les opérateurs qui exportent  le blé dur, sont de plus en plus préoccupés par la qualité. Les challenges à relever portent ainsi sur les variétés semées ainsi que sur les derniers apports d’azote permettant de répondre aux exigences des acheteurs. Le risque pour les prochaines campagnes étant la double peine : une production importante et une baisse des exports dans un contexte de qualité moindre en France comparée à une très bonne production canadienne qui reste à cette heure toujours envisageable. Ce qui conduirait à une nette détente des prix et à une nouvelle réflexion pour les semis de l’année suivante.


 

1 Commentaire(s)

  1. une hausse ?? après une chute des surface de 30% en 2014 !!

    on est loin du potentiel de la production française et assurer nos marchés proche méditerranéens

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