Le Brésil et l’Argentine sont les principaux pays pesant sur les marchés mondiaux actuellement. Les moissons de soja et maïs vont débuter dans ces deux pays, mais leur campagne est semée d’embuche.
Concernant le maïs, les deux pays ont fait face à des difficultés pendant les semis, avec de la sécheresse provoquant des retards de semis. Les précipitations se sont fait attendre, impactant le développement des maïs, notamment en Argentine avec des sols en déficit hydrique. La pluie est finalement arrivée début janvier, avec 1 mois de retard, mais soulageant les opérateurs pour le développement de fin de cycle de la culture. Ce regain d’optimisme s’est ressenti sur le marché avec une baisse des cours mondiaux la semaine dernière.
Cependant, au Brésil, la pluie ne cesse de tomber depuis une semaine dans la plupart des zones de production du maïs, de bon augure pour le maïs en cours de développement, comme indiqué précédemment. Toutefois, certaines régions du pays commencent à craindre pour les semis de maïs de la seconde récolte. En effet, le Brésil compte deux récoltes de maïs :
– 1er (Safra) : semis : octobre à novembre // récolte : mars à mai
– 2nd (Safrinha) : semis : janvier à février// récolte : juin à août
Les agriculteurs craignent des retards sur le démarrage de leur semis pour la Safrinha si les pluies continuent. À noter que la seconde récolte représente 70 % de la production globale de maïs brésilien.
Pour rappel, le Brésil et l’Argentine sont les principaux exportateurs mondiaux de maïs, à eux deux ils répondent à 40 % des échanges mondiaux.
Concernant le soja, le Brésil est le 1er producteur mondial. La pluie actuelle et à venir sur le pays est plus préoccupante sur le soja que sur le maïs, notamment sur la récolte. Jusqu’à 1 mois de retard est annoncé sur le chantier de récolte. Si ce retard est avéré, il aura des conséquences sur les exportations de soja. En effet, généralement, le Brésil prend le relais des USA sur les exportations de soja à partir de mars/avril. Si la demande reste dynamique, notamment de la part de Chinois, les acheteurs pourraient se tourner vers les USA, mais ce pays a peu de disponibilité et a besoin de dégager son maïs pour répondre aux demandes de ses acheteurs.
Toutes ces incertitudes en Amérique du Sud liées aux conditions météorologiques tendent les marchés mondiaux avec des incertitudes sur la production du Brésil et de l’Argentine. Même si, pour le moment, la production en maïs et soja brésilien est toujours annoncée record.