C’est un véritable fléau qui s’abat sur les cultures céréalières françaises avec la rouille jaune, dévasant sérieusement les récoltes et leurs rendements. Des attaques très concentrées depuis 2011 dans le Nord de l’Hexagone et sur plusieurs territoires de la façade atlantique, mais aussi des incursions de plus en plus signalées dans le centre de la France depuis 2014 qui inquiètent le monde agricole
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Il existe quatre formes de rouilles dont deux s’avèrent redoutables pour le blé : la rouille brune ou Puccinia triticina et plus récemment la rouille jaune ou Puccinia striiformis. Deux maladies qu’ils ne faut pas confondre, discernables seulement lorsqu’elles sont bien développées.
La rouille jaune du blé est une épidémie qui devient aussi redoutable pour le blé que la septoriose, du fait de son cycle court de neuf jours, et d’une dissémination très facile.
Surtout elle est en constante évolution et propose des variétés de souches qui s’adaptent aux conditions météo et qui résistent de plus en plus aux traitements. Une souche appelée warrior (comme guerrier en français) est notamment au cœur des enjeux de la filière céréalière.
La rouille jaune vise les blés tendres et durs, et s’abat aussi sur les orges.
Elle peut atteindre jusqu’à 70 % d’une parcelle et 50 % d’un rendement dans le pire des cas.
La rouille jaune tire son nom de la couleur jaune orangé des pustules qui s’établissent sur les nervures des feuilles, sur les épis du blé et parfois sur les gaines.
La différence entre rouille jaune et jaune brune se fait sur la répartition et la couleur des pustules. Pour la rouille brune, ce sont des pustules brunâtres qui sont disséminés de façon aléatoire sur les feuilles, alors que pour la rouille jaune, ces pustules seront de couleur jaune orangé et alignées aux nervures des feuilles.
Si la parcelle a connu une attaque l’année précédente, elle constituera un terreau favorable à son retour. Généralement, la rouille jaune vient des repousses ou de graminées infectées.
Elle se prélasse dans des environnements très humides et dans des températures comprises entre 10 et 15°.
Dans ces conditions optimales à son développement, les spores présents dans les pustules se multiplient à très grand nombre et à très grande vitesse. La moindre brise aura pour effet de les disséminer encore un peu plus sur la parcelle et de répandre l’épidémie.
Au-delà de 20°, la sporulation est normalement stoppée, même si certaines observations récentes montrent que la fameuse souche Warrior et ses sous souches Warrior 1 et Warrior 3 sont de plus résistantes aux températures élevées.
Une fertilisation azotée trop importante peu aussi favoriser la maladie.
La maladie apparaît à la sortie de l’hiver, certaines formes sont présentes dès l’automne. Elle s’attaque aux plants en période de montaison et apparaît sous formes de petits foyers de 1 à 2 m².
D’un point de vue agronomique, il est important d’abord d’éliminer les repousses de l’année précédentes et si possible d’utiliser des variétés résistantes (même si ces dernières sont de moins en moins nombreuses !) et de ne pas semer trop tôt.
D’un point de vue phytosanitaire, il important d’intervenir dès l’hiver pour les traitements. Il est nécessaire de choisir un fongicide adapté : l’époxiconazole en prévention comme en curation s’avère être un produit très efficace contre la rouille jaune. Le produit agit sur le métabolisme des cellules fongiques et stoppe leur développement.
La rouille jaune dispose d’une spécificité qui la rend encore plus néfaste : elle peut apparaitre très subitement dans un champ.
Il est donc primordial d’accroître la vigilance sur les parcelles dès la fin de l’automne ou début de l’hiver. Les bulletins de santé végétale et les observatoires de la maladie pourront s’avérer des alliés précieux.
Les foyers sont visibles à l’œil nu dans un champ par la coloration supérieur jaunâtre qu’ils proposent.