Qui dit septoriose dit grand danger pour le blé : cette maladie fongicide est la plus redoutable et la plus néfaste des infections céréalières, parce que son développement rapide et exponentiel par les feuilles peut mettre à bas près de 40 % de la production d’une parcelle.
En réalité, il y a véritablement deux septorioses. Celle engendrée par le champignon septoria tritici, principale source de contamination des champs de blé en France, et celle propagée par le stagonospora nodorum, concentrée dans les régions du Sud-Est de l’Hexagone.
Ces maladies sont de types foliaires : elles touchent principalement les feuilles. Et comme l’énergie nécessaire aux plantes est produite par les feuilles, il est aisé de réaliser l’impact néfaste de cette septoriose, qui peut condamner jusqu’à 40 quintaux sur un hectare.
Les champignons tritici sont généralement plus visibles que leurs cousins Nodorum. Ils apparaissent sous formes de petits points noirs (des pycnides, soit les structures reproductrices des spores) qui propagent l’infection.
Des tâches ovales jaunâtres puis noirâtres se propagent sur les feuilles et, avec l’évolution de la maladie, laissent peu à peu leur place à de grandes zones nécrosées, entraînant une réduction considérable de la longueur et de la largeur de la feuille de blé.
Attention : une confusion existe parfois entre les marques liées à la septoriose et à celles issues de simples tâches physiologique sans nuisance et sans évolution.
Comment pour beaucoup de champignons, c’est l’humidité qui tient un rôle majeur dans le développement et la propagation de la septoriose. Ainsi, la pluie n’est pas qu’un agent catalyseur, elle peut aussi disséminer (éclaboussures, frottements) les pycnides de feuilles en feuilles et de plants en plants.
La variété des semis utilisée est également un facteur déterminant dans l’apparition de la maladie. C’est un cas concret d’éradication : utiliser les semis appropriés à la situation de la parcelle s’avère prépondérant.
Enfin, la qualité du sol et la présence des résidus sont également des critères à prendre en compte. Les champignons se logent dans les résidus : il ne suffit que d’un peu de pluie pour les faire sortir de leurs refuges très hospitaliers.
C’est principalement à l’arrivée du printemps et de meilleures conditions climatiques que la maladie va se manifester, avec l’alternance de chaleurs et de pluies. La fourchette s’étend de début mars à fin juin.
La période la plus propice de contamination se situe à partir de la montée du deuxième nœud de la tige, et durant la montaison et l’épiaison.
Cependant, la septoriose reste présente toute l’année. Ralentie en hiver, elle continue à se développer aussi en automne, sur les résidus de paille.
D’un point de vue agronomique, et préventif, il est responsable de se documenter sérieusement dans les choix des variétés destinés à êtres semer. Un choix déterminant.
Autre critère propre à la culture même : le broyage ou l’enfouissement des résidus, et ainsi diminuer sérieusement le champ des possibilités pour les champignons qui s’y sont réfugiés.
D’un point de vue phytosanitaire, les traitements fongicides s’avèrent efficaces à condition d’une mise en œuvre bien orchestrée. Un traitement initial est prévu au stade de la montée du deuxième nœud de la tige, en prenant en compte les facteurs liés à l’humidité (pluviométrie).
Un second traitement est à opérer selon les cas.
Premier point : l’observation visuelle régulière du champ.
Un protocole précis est à suivre : superviser une vingtaine de plantes sur trois placettes d’observation, où il s’agira de bien observer les feuilles à partir du stade d’apparition dudeuxième nœud de la plante.
C’est grâce à cette observation soignée que pourra être déclenché rapidement un éventuel traitement curatif.