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La vague de semis très précoces est restée limitée, et la majorité des surfaces de maïs ont été semées vers mi-avril. Les derniers semis ont eu lieu début mai. Rapidement l’eau est devenue la contrainte majeure de cette campagne avec des températures supérieures à la normale et surtout une pluviométrie faible.
Les irrigations débutent rapidement
A partir de 10 feuilles, alors que les besoins en eau du maïs augmentent, le stress hydrique s’est installé. Dès ce stade, la mise en place du nombre de grains est pénalisée si les besoins en eau ne sont pas satisfaits. La campagne d’irrigation a commencé très tôt avec des besoins très soutenus et très peu de répit. Début juillet, des restrictions pour les pompages en eaux superficielles sont mises en place comme dans le sud-est de la Dordogne et le Sarladais.
Figure 1 : météo pour la station de Bergerac, et simulation des stades pour un semis du 15 avril, variété tardive.
Une floraison précoce en conditions difficiles
Les maïs étaient en avance par rapport à une année normale, compte tenu des sommes de températures reçues depuis le semis. Beaucoup de floraisons sont intervenues début juillet, à une période critique qui s’est poursuivi jusqu’au SLAG (Stade Limite d’Avortement des grains) ; le déficit hydrique s’est accentué : pas une goutte de pluie et des températures maximales excessives. A floraison, le stress hydrique affecte la fécondation, voir le nombre d’épis. Le nombre de grains peut être encore affecté jusqu’au SLAG.
Un déficit hydrique élevé sur la campagne
Les conditions de remplissage sont restées dans la normale régionale, les températures moyennes ont diminué et quelques pluies orageuses (variables selon les secteurs) ont limité le déficit. Mais, sur l’ensemble de la campagne le déficit hydrique est élevé, supérieur à la normale : la campagne 2015 est intermédiaire entre 2011, dernière année de sécheresse, et 2003 avec une canicule qui reste historique. L’écart à la normale est de l’ordre de 30 à 90 mm selon les secteurs, le nord-est de la Dordogne étant le secteur qui affiche l’écart le plus important par rapport à une année médiane.
Figure 2 : positionnement de la campagne 2015 par rapport aux campagnes précédentes, en fonction du cumul de températures et de la pluviométrie entre 10 F et stade 50 % d’humidité (station Bergerac).
Les lignes noires indiquent les normales (décile 2, médiane, décile 8).
Figure 3 : déficit hydrique évalué pour un semis du 15 avril entre le 1er juin et le 31 août. Et écart à la normale (médiane).
Des teneurs en eau des grains corrélées aux dates précoces de floraison
Les derniers prélèvements effectués dans nos essais de Bergerac montrent l’évolution rapide du maïs sur la fin de cycle. Au 11 août, pour un maïs semé le 14 avril et conduit à l’ETM, on était à 50 % d’humidité du grain en moyenne, toute précocité confondue. Actuellement, les grains sont à 30 % d’humidité ; soit une perte moyenne de 0,7 points par jour. Les variétés demi-tardives sont aux environs de 28 %. Les variétés tardives à très tardives sont entre 28,5 % et 35 %. A ce stade, les teneurs en eau sont bien corrélées avec les dates de floraison.
Dans l’essai en sec, la teneur en eau est de 24 % en moyenne. Les variétés les plus précoces et demi-tardives sont proches de la norme. Par contre les variétés plus tardives affichent des humidités plus élevées autour de 28 % et jusqu’à plus de 30 %.
Figure 4 : teneurs en eau du grain pour plusieurs variétés et précocités. Semis du 14 avril à Bergerac en situation irriguée (ETM) ou en sec. Prélèvements du 11 août (ETM) et 8 septembre (ETM et sec).