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La protéine, un critère de choix de plus en plus intégré par les agriculteurs

En blé tendre, la teneur en protéines à la récolte se joue dès les semis. Les essais d’Arvalis chiffrent l’enjeu du choix variétal autour de 1 % de protéines. Et la dernière enquête FranceAgriMer pour la récolte 2016 confirme que ce critère est de plus en plus intégré par les agriculteurs.

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La teneur en protéines du blé tendre est un critère important de qualité pour répondre aux exigences des différents marchés (meunerie, amidonnerie, alimentation animale, export).

Elle est sous la dépendance de multiples facteurs dont certains ne sont pas maîtrisables, comme le climat.

Toutefois, la conduite de culture par le choix variétal et le pilotage de la fertilisation azotée (dose, fractionnement, forme d’engrais) joue un rôle important dans l’élaboration des protéines dans le grain.

Le choix variétal : un enjeu de 0,7 % de protéines

Le choix de la variété conditionne dès le départ le potentiel de rendement, mais également le potentiel de teneur en protéines atteignable. A rendement égal, l’enjeu du choix variétal, mesuré dans le réseau d’essais variétés de blé tendre 2015 coordonné par Arvalis, est estimé à ± 0,7 % de protéines. Pour un même niveau de rendement, certaines variétés valorisent mieux l’azote et affichent des teneurs en protéines plus élevées que d’autres (à même dose d’azote apportée).

Sur une synthèse de 56 essais de 2012 à 2015 (Arvalis et partenaires – Réseau Nord-Est et Ouest), les teneurs en protéines des essais sont toutes supérieures à 11 % lorsque la variété est notée 7 sur le critère Protéines-GPD*. C’est par exemple le cas de Rubisko.

A l’inverse, la teneur en protéines est quasiment toujours en dessous de 11 % pour les variétés notées 4 sur ce critère (Trapez).

Cet exemple illustre l’importance du choix variétal au sein de l’itinéraire « protéines ».

Un tiers des agriculteurs regardent attentivement le critère protéine

L’enquête de FranceAgriMer auprès de 5 200 agriculteurs sur les variétés de blé tendre cultivées pour la récolte 2016 confirme une meilleure prise en compte du taux de protéines lors du choix des variétés (figure 1) et ce, quelle que soit la taille de l’exploitation.

Près de 32 % (contre 24 % l’an dernier) des agriculteurs déclarent « beaucoup » en tenir compte et 53 % (contre 58 % en 2015) le prennent « un peu » en compte. 12 % des 5 200 agriculteurs enquêtés (15 % l’an dernier) n’intègrent pas le taux de protéines dans leur choix de variétés.

Figure 1 : dans quelle mesure tenez-vous compte du taux de protéines lors du choix de variétés de blé tendre ?

Source : FranceAgriMer – Enquête variétés de blé tendre récolte 2016.

Le poids des critères qui inciteraient les agriculteurs à semer davantage de variétés sélectionnées pour leur aptitude à faire des protéines a également évolué (figure 2). Chez 55 % des céréaliers (contre 51 % l’an dernier), c’est la rémunération qui les encouragerait à intégrer le taux de protéines lors du choix variétal. 11 % (contre 9 % en 2015) répondent la volonté d’associer rendement et protéines, 9 % (10 % l’an dernier) souhaitent que les performances en protéines soient également associées à des critères agronomiques (adaptation aux sols, à la région, résistance aux maladies et à la verse, précédent cultural…).

Figure 2 : qu’est-ce qui vous inciterait à semer davantage de variétés sélectionnées pour leur aptitude à faire de la protéine ?

Source : FranceAgriMer – Enquête variétés de blé tendre récolte 2016.

L’enquête montre aussi que sur les dix premières variétés cultivées, sept ont des notes GPD assez élevées (note = 6) à élevées (note = 7).

Tableau 1 : aptitude à faire de la protéine (note GPD) des 10 variétés de blé tendre les plus cultivées en 2015/2016Source : FranceAgriMer / Arvalis – Institut du végétal
*GPD : Grain protein deviation, écart à la régression négative « Protéines en fonction du Rendement ».

 

Alexis Decarrier, Philippe du Cheyron, Adeline Streiff (Arvalis – Institut du végétal)

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