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La nutrition animale française toujours dans l’ornière

Observer les courbes d’activité de l’industrie de la nutrition animale donne de précieux enseignements sur l’état de l’élevage. Et sans surprise, l’activité du secteur en France a marqué le pas l’an passé.

Oh ! certes d’un souffle (- 0,6 %) à 20,8 millions de tonnes) : 8,7 millions de tonnes en volaille (- 0,2 %), 5,1 millions en porc (- 3,5 %), 5,5 millions en bovin (+ 1,2 %) plus du divers. Mais cette baisse, aussi minime soit-elle, confirme le recul continu des fabrications d’aliments sur les douze années précédentes. Il faut en effet remonter à 2001 pour trouver le dernier pic d’activité. La nutrition animale avait alors fabriqué 22,8 millions de tonnes d’aliments composés en France. 2 millions de tonnes, c’est 9 % d’écart.

Pendant ce temps-là, tous les pays européens de l’élevage ont progressé, à l’exception des Pays-Bas qui ont perdu 10 %. Il ne surprendra personne de voir l’Allemagne au sommet du classement avec 23,9 millions de tonnes (+ 2,3 % cette année et + 24 % depuis 2001). La France reste deuxième du classement des industriels de la nutriton animale, talonnée par l’Espagne (20,7 millions de tonnes).

La Bretagne souffre particulièrement

En tant que leader français (8 millions de tonnes, soit 38,5 % des fabrications françaises), la Bretagne souffre particulièrement, a montré début juillet l’assemblée générale de l’association régionale, Nutrinoë. La Bretagne et dix-sept entreprises (quarante-trois usines) ont en effet perdu 18 % de leurs volumes de 2001. « Le secteur s’est depuis restructuré, mais ça s’est moins vu que les abattoirs de porcs », a indiqué le président de Nutrinoë, Hervé Vasseur.

Malheureusement sur 2015, la tendance baissière se poursuit en Bretagne. Nutrinoë a constaté une baisse de 2,5 % de l’activité sur les cinq premiers mois de l’année. Le porc continue de souffrir (- 3,1 %) tandis que l’aliment pour volaille de chair reprend des couleurs (+ 2,5 % en dinde, + 1,7 % en poulet). Selon Hervé Vasseur, la fin de l’année pourrait cependant être compliquée sur le front des prix. La baisse des prix des matières premières enregistrée en 2014 (- 14 % en moyenne) a été quasiment effacée entre la fin juin et le début juillet dernier.

En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/moins-daliments-consommes-signifie-aussi-moins-delevage/2815 (point précédent sur le même sujet, les aliments d’élevage, datant de janvier 2015).

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