digitaire

La digitaire

De toutes les digitaires, la plus courante est la digitaire sanguine (du latin digitaria sanguinalis), également connue sous le nom de digitaire commune. Cette plante herbacée annuelle monocotylédone appartient à la famille des poacées.

Originaire du continent eurasiatique, la digitaire est une graminée adventice présente dans toutes les zones tempérées du monde et dans les deux tiers sud de la France où elle envahit toutes les zones non agricoles, les golfs et jardins, et les terres cultivées. Avec une préférence pour les sols légers, pour une texture sableuse, silico-argileuse ou limoneuse, elle se développe principalement dans les sols acides.

Au stade de plantule, la digitaire se présente sous la forme d’une gaine pourvue d’une importante pilosité. Courtes et larges, ses premières feuilles s’étendent à l’horizontale au ras du sol.

Mesurant 10 à 60 cm à l’âge adulte, cette graminée est très ramifiée et reste velue. Ses feuilles courtes et larges sont couchées et se recourbent vers le haut à leur extrémité ou se dressent vers le ciel. La gaine des feuilles est de couleur verte, tirant sur le rouge violacé. L’inflorescence est digitée, avec 3 à 7 longs faux épis partant d’un même point. Les graines, mesurant 3 mm de long pour 1 mm de large et de forme fusoïde, recouvertes de poils très fins, sont contenues dans des glumelles.

Cycles de développement de cette adventice

Strictement estivale, la digitaire sanguine germe d’avril à septembre. Sa période de floraison court de juillet à septembre et la période de maturation de septembre à novembre. La levée de cette adventice est échelonnée durant le printemps et l’été dès que la température atteint le seuil des 13°C.

Avec une production dépassant aisément les 2000 graines par plante, la digitaire est une adventice de premier plan, mais la persistance du stock semencier est peu importante, les graines viables pouvant survivre jusqu’à 2 à 3 ans seulement dans le sol.

Les types de cultures touchées par la digitaire

Très présente dans les campagnes françaises et particulièrement dans les régions du Sud-Ouest du pays, la digitaire commune n’envahit que les cultures estivales : tournesol, maïs, soja, sorgho.

Malgré l’observation d’un déclin général de sa présence en France, la digitaire est favorisée par la baisse du travail du sol et la simplification de la rotation des cultures.

Les dégâts causés par la digitaire

La digitaire peut causer d’importantes baisses de rendement dans les cultures d’été touchées, d’autant plus que sa levée très échelonnée ne permet pas une éradication complète par les herbicides et qu’elle se développe au détriment des cultures en place, puisant eau et nutriments dans le sol et captant la lumière solaire. La récolte peut être de moins bonne qualité en raison de l’humidité propagée dans les grains par la digitaire.

Enfin, on note également des difficultés de triage et des pertes de semences sur certaines cultures potagères porte-graines comme la carotte et le persil.

Quand et comment intervenir contre la digitaire

Fortement invasives, les digitaires sont bien connues des agriculteurs français, particulièrement dans les cultures estivales de maïs. Reconnues pour leur résistance à de nombreux herbicides et autres produits phytosanitaires, notamment sur les cultures de maïs et de sorgho, les digitaires sont tout de même des adventices que l’on peut combattre au moyen de plusieurs leviers agronomiques :

  • la rotation des cultures, avec l’introduction d’une culture de printemps entre culture d’hiver et culture d’été, présente de bons résultats ;

  • le labour à renouveler tous les 3 ou 4 ans est efficace en raison de la superficialité de la profondeur de levée de la digitaire et du faible taux de persistance des graines

  • les faux-semis au bon moment (avril) et dans des conditions de levée spécifiques de l’adventice permettent également une lutte efficace

  • la lutte mécanique à la herse étrille, houe rotative et bineuse fonctionne assez bien.

En revanche, le décalage de la date des semis n’est ni efficace ni recommandé.


Ci-dessous, digitaire (photo Adobe).

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