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La crise russo-turque a-t-elle un impact sur les exportations russes de blé ?

La Turquie figure parmi les principaux clients du blé russe. Mais la crise diplomatique de fin 2015 entre les deux pays va-t-elle peser sur les volumes de blé exportés par la Russie vers la Turquie pendant la campagne en cours ?

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La Russie, premier fournisseur de la Turquie

Avec 4 à 9 Mt de céréales importées, la Turquie est un grand pays acheteur de blé mais aussi un grand pays exportateur de farine.

Au cours de la campagne 2014/15, la Turquie a importé 9 Mt de céréales, dont 5 Mt de blé, 2,2 Mt de maïs et 0,8 Mt d’orges. La Russie en était le principal fournisseur, à hauteur de 65 %.

S’agissant des importations de blé, les russes occupaient 80 % des parts de marchés en Turquie.

Cette suprématie s’explique par des avantages en matière de logistique, la proximité géographique minimisant les coûts de transport.

Au cours des cinq dernières années, les achats turcs de céréales russes ont considérablement augmenté (figure 1), passant de 14 à 20 % du volume total exporté par la Russie.

Figure 1 : exportations russes de céréales vers la Turquie, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroconsult

La Turquie, premier client du blé russe

En 2014/15, la Turquie est devenue le premier client de la Russie sur ses exportations de blé et de maïs. Au total, 6 Mt de céréales russes sont parties vers la Turquie, dont 4,2 Mt de blé (figure 2) et plus de 1,4 Mt de maïs (figure 3).

La Russie exporte 20 % de son blé vers la Turquie

Figure 2 : répartition des exportations de blé russe en 2014/15
Source : Douanes russes

La Russie exporte 47 % de maïs vers la Turquie

Figure 3 : répartition des exportations de maïs russe en 2014/15
Source : Douanes russes

Pas d’impact majeur prévu sur cette campagne

Fin novembre, à la suite de la destruction d’un de ses chasseurs-bombardiers opérant en Syrie, la Russie a imposé des sanctions à la Turquie sur les importations de fruits et légumes. Suite à cette décision, les Turcs avaient choisi de réduire, un temps, leurs importations de grains en provenance de Russie.

Sur la période juillet – décembre 2015, les exportations de blé russes vers la Turquie sont inférieures à l’an dernier, avec 2,1 Mt exportées contre 3,3 Mt il y a un an. Toutefois, les Russes ont exporté 361 kt de blé à la Turquie en décembre 2015, un chiffre en ligne avec ceux des mois précédent le conflit (figure 4).

Figure 4 : exportations mensuelles de blé russe vers la Turquie, en milliers de tonnes
Source : APK-Inform, IKAR pour les données de décembre 2015

Il sera intéressant de voir la cadence des flux de céréales entre la Russie et la Turquie sur la seconde moitié de campagne. Même si les flux ralentissent sur la première partie de campagne, la Turquie restera un des principaux clients du blé russe en 2015/16.

Toutefois, il convient de rappeler que le disponible exportable est légèrement supérieur en 2015/16 par rapport à 2014/15. Par conséquent, ce qui ne sera pas vendus sur le marché turc se retrouvera soit sur d’autres marchés, parfois en concurrence directe avec la France ou soit dans le stock de fin de campagne, déjà estimé par Ikar à 10 Mt !

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

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