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Kazakhstan, la qualité du blé pourrait freiner les exportations

Sur cette campagne, les problèmes de qualité du blé sont particulièrement significatifs en région mer Noire : la croissance de la part de blé meunier en Ukraine est compensée par une hausse de la proportion de blé fourrager en Russie et au Kazakhstan. Pourtant ce dernier nous habitue chaque année à une production de céréales de haute qualité par rapport à ses voisins. Point sur la qualité de la récolte de blé au Kazakhstan.

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Un volume de production important mais une qualité plus faible

Les récents chiffres du ministère de l’Agriculture au Kazakhstan font état d’une hausse de la production de blé à 17,8 Mt (contre 14,6 Mt en 2015) mais avec plus de la moitié de faible qualité. Plusieurs raisons expliquent cela :
– Trop de pluie au moment du remplissage des grains. La teneur en gluten du blé peine cette année à atteindre 20 %, même dans le centre du Kazakhstan, où elle est généralement proche de 30 % ;
– Forte propagation des maladies fongiques pendant la phase de remplissage (à cause de pluies). Pour la première fois en 50 ans, des maladies fongiques sont observées dans le centre du pays, là où les conditions climatiques sont les plus arides ;
– L’absence d’application d’engrais minéraux sur des variétés de blé plus résistantes.

Tous ces facteurs ont entraîné la détérioration de la qualité du grain au Kazakhstan. Le ministère de l’Agriculture du Kazakhstan a indiqué que près de la moitié de la récolte de blé était de 4e et de 5e grades, 45 % de 3e grade, et le reste non classé. L’année dernière, la part de blé de 3e grade avait dépassé 50 %, et il y a quelques années, ce chiffre atteignait 60 à 70 %. On observe donc un abaissement de la qualité meunière des blés et une hausse du volume de blé de qualité fourragère. Toutefois, compte tenu de la hausse de la production de blé au Kazakhstan, le volume de blé meunier atteint cette année 13,6 Mt (contre 12 Mt il y a un an).

Figure 1 : Part de blé meunier et de blé fourrager au cours des trois dernières récoltes de blé au Kazakhstan
Source : UkrAgroConsult

Quelles conséquences pour les utilisateurs kazakhs ?

En conséquence, le risque pour les exportateurs et les minotiers devient de plus en plus grand.

Au niveau des capacités d’écrasement du blé : les meuniers kazakhs ont déjà fait face au problème de faible teneur en gluten dans le blé. Ils estiment que seul 30 % de la récolte de blé est de qualité meunière. Les meuniers sont prêts à importer du blé de haute qualité pour maintenir la production de farine.

Au niveau des exportateurs : les exportations de farine Kazakh en équivalent grains sont presque égales aux exportations de blé. En 2015-16, le Kazakhstan a exporté 3,57 Mt de blé et 3,09 Mt de farine en équivalent grains. Pour la campagne 2016-17, cet équilibre est susceptible d’être perturbé. UkrAgroConsult table sur une forte augmentation des exportations de blé, bien plus que celles de farine. De plus, le Kazakhstan pourrait faire face à des difficultés d’exportations vers le marché chinois en raison de la détérioration de la qualité.

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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