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Jusqu’à 9 000 € de revenu complémentaire par éolienne

Une éolienne terrestre a une puissance allant de 2 à 4 MW. Selon Engie, elle procure un revenu annuel d’environ 3000 € par mégawatt pour le propriétaire de la parcelle et l’agriculteur. 

 
Aujourd’hui, une éolienne de 3 mégawatt (MW) produit en moyenne 7 gigawatt heure (GWh) par an, soit l’équivalent de la consommation d’environ 3000 personnes. Son emprise est de 2 000 à 3 000 m² au de sol. Outre la production d’énergie renouvelable, elle procure un revenu complémentaire pouvant atteindre 9 000 € par an au propriétaire de la parcelle et au fermier.
Les 8 000 éoliennes (19 000 MW de puissance installée) actuellement en service en France ont produit 37 000 GWh en 2021, soit l’équivalent de la consommation d’électricité de 17 millions d’habitants. Doubler la puissance du parc éolien à moyen terme est l’ambition de l’État. 
À l’échelle des parcelles, une éolienne occupe au sol 2 000 m² à 3 000 m². Lorsque plusieurs éoliennes sont édifiées sur une parcelle et disposées perpendiculaires au vent dominant, elles sont en général espacées de 300 m. Autrement dit, une éolienne peut être implantée linéairement tous les trois hectares.


 « La parcelle sur laquelle Engie prévoit d’installer des éoliennes est louée par le propriétaire avec un bail emphytéotique et la garantie qu’après démontage des éoliennes, la parcelle sera restituée en l’état », explique Florian Doreau, référent éolien Engie Green. 
Le montant du bail est proportionnel à la puissance de l’éolienne construite. Si la construction et l’exploitation d’un parc éolien impose des servitudes sur d’autres parcelles, les propriétaires des parcelles concernées seront associés aux projets et seront aussi indemnisés. À cet effet, un bail sera aussi conclu pour sécuriser l’accès au foncier durant toute la durée de construction et d’exploitation du parc éolien. 
Lorsqu’une parcelle est cultivée par un fermier, le propriétaire partage la moitié du montant du loyer payé par l’opérateur éolien. La somme est ainsi censée compenser la perte de la production subie. 
 
Traitement fiscal
Pour le propriétaire, la part du loyer perçu est assimilée à un revenu foncier. Pour le fermier, elle sera inscrite en produit sur le compte d’exploitation. 
Sur une parcelle de 3 000 M2, le montant du loyer versé est bien supérieur à la perte d’exploitation. 
Par exemple, une éolienne de 2 MW génèrera un loyer de 6 000 € par an (2 x 3 000 €/MW) alors que les 2,5 tonnes de blé produites en moins sur la parcelle équivalent à une perte de chiffre d’affaires de 750 € (1). Si cette parcelle est louée, la part du loyer versé (3 000 €) demeurera encore supérieure à la perte de récolte subie. 
« Une fois la parcelle louée, l’ensemble des travaux, des frais d’assurance et d’entretien est pris en charges par Engie, explique Florian Doreau, référent éolien Green Engie. Il appartient seulement à l’agriculteur d’être couvert à titre professionnel au titre de son activité ».
 
Mise en fonctionnement d’une éolienne 
Pour Engie, la construction d’une éolienne de 2 MW est un investissement de l’ordre de trois millions d’euros (M€). 
« Une très grande partie de l’installation est recyclable, soutient Forian Doreau. Engie est d’ailleurs partenaire du projet ZEBRA qui consiste à concevoir des pales 100% recyclable. Lorsque l’éolienne n’est plus en état de fonctionner, Engie doit restituer la parcelle cultivable. Mais comme le bail emphytéotique dure 50 ans, la construction d’une nouvelle éolienne sur le site de l’ancienne est tout à fait envisageable ».
La mise en fonctionnement d’une éolienne est l’aboutissement de près de 7 à 10 années de démarches, depuis le repère d’une zone favorable à sa construction et à son exploitation jusqu’au branchement au réseau. 
Lorsqu’une parcelle est potentiellement éligible à l’édification d’une centrale éolienne, une pré-étude est réalisée pour déterminer la faisabilité du projet. Il s’agit alors de savoir si les éoliennes sont au moins à 500 m de toute habitation et si les infrastructures publiques (routes par exemple) sont au moins distantes de la hauteur d’une éolienne, la pale à la verticale. 
« On s’assurera aussi qu’il n’y a pas non plus de contraintes de radars Météo France ou de radars pour l’aviation, explique Florian Doreau. Enfin, on veillera à ce que les éoliennes ne contrarient pas les plans de vols des avions civils ou militaires. Les élus locaux sont contactés dès cette phase ».
Si la pré-étude ne met pas en avant d’impossibilité, l’étude du projet peut démarrer. Elle portera sur les impacts du projet sur la faune et la flore. Les éoliennes installées ne doivent pas empêcher des oiseaux de nicher ou de migrer.
Le travail portera aussi sur l’acoustique et la quantité de bruits supplémentaires que générerait le fonctionnement des éoliennes par rapport à la situation actuelle.
Pendant toute la durée de l’étude, Engie présente l’avancée du projet aux maires des communes concernées, réalise une enquête de voisinage, et contacte les propriétaires des terres convoitées. Les fermiers font aussi partie de la consultation. 
Engie se lance durant cette phase dans la conception du projet : plan des travaux envisagés, tranchées, raccordement etc. Au programme aussi, des études de sol et du climat, sur la circulation de l’eau et les sources souterraines, ou encore les zones de captage. La parcelle doit être en mesure de supporter le poids de l’éolienne.
« Préalablement, Engie aura signé des baux emphytéotiques avec les propriétaires des terres et les baux des fermiers seront revus, explique le référent d’Engie Green. Ils entreront en vigueur dès que les travaux démarreront ».
La phase d’étude de deux ans aboutira à un projet qui sera déposé en préfecture. Celle-ci lancera alors une enquête publique. Un plan mentionnera les localisations des éoliennes, du poste électrique et les raccordements. Il décrira les différentes tranches de chantier et les matériels employés.
Le projet dressera aussi les impacts environnementaux et les compensations écologiques envisagées. Enfin, un chapitre du dossier présentera des éléments économiques du projet. Une fois l’autorisation obtenue, le projet pourra candidater aux appels d’offres de l’Etat permettant d’obtenir un tarif de vente de l’électricité produite. Engie peut aussi revendre l’énergie directement à des industriels avec des contrats gré à gré. 
 
Bilan énergétique
La parcelle de 2 000 M2 détournée de la production agricole sur laquelle sera édifiée une éolienne conduit à la perte d’une production de 3 tonnes de grains. S’il s’agit de blé, (3 000 Kcal par kilogramme), les trois tonnes en moins couvrent potentiellement les besoins annuels en calories de 7-8 personnes. Alors que la production d’une éolienne pourvoit en électricité aux besoins d’un village de 2 500 habitants. 
 
Mesures de compensation
Toute artificialisation s’accompagne de mesures de compensations. Sur l’exploitation, il s’agira par exemple d’implanter des haies le long des parcelles ou d’épandre la terre arable qui aura été retirée pour construire les éoliennes. Mais les mesures de compensations peuvent aussi consister à créer, dans un autre endroit, des zones humides ou à créer des friches pour restaurer la biodiversité. 
 
(1)    Dans notre exemple, le prix de la tonne de blé est de 300 €.
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