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Jaunissements des orges, des origines multiples

De nombreux jaunissements sont actuellement observés sur orge. Il convient d’en déterminer l’origine avant toute intervention.

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Une hydromorphie importante

En chassant l’air du sol, l’excès d’eau induit une asphyxie au niveau des racines, avec de nombreuses conséquences sur la croissance de la plante et l’assimilation des éléments minéraux. Les carences en azote, première conséquence de l’hydromorphie, conduisent au jaunissement des vieilles feuilles et de la plante et constituent le phénomène le plus visible, en particulier dans les zones les plus humides de la parcelle.

Dans ces situations, il est préférable d’attendre le ressuyage de la parcelle avant tout apport d’azote.

Le jaunissement concerne uniquement les zones humides de la parcelle.

Les plantes présentent des symptômes de carence en azote : jaunissement des plantes qui débute par les vieilles feuilles

Une carence en azote

Les besoins en azote deviennent plus importants au-delà du stade épi 1 cm. Si l’état de nutrition azotée est insuffisant, des carences en azote peuvent se manifester sur l’ensemble de la parcelle. Le jaunissement des plantes est parfois très marqué. Les vieilles feuilles jaunissent par la pointe puis se dessèchent.

Ces carences concernent :

• les cultures ayant dépassé le stade épi 1 cm n’ayant pas encore été fertilisées.
• les parcelles qui ont reçu l’azote après le 9 mars. La période de sec qui a suivi n’a pas permis une bonne valorisation des apports d’engrais.

Ces symptômes devraient disparaître avec l’arrivée des pluies qui permettra une meilleure absorption de l’azote par les racines.

La carence en azote se manifeste de manière homogène sur l’ensemble de la parcelle

Des viroses

Les premiers cas de jaunisse nanisante de l’orge (JNO) sont suspectés, en particulier sur des parcelles semées tôt. Des petits foyers dispersés sont visibles avec des plantes qui présentent un jaunissement pouvant conduire au dessèchement total de la plante. A proximité des foyers atteints, on observe des zones où la croissance est normale.

Il est probable que des infestations provoquées par des pucerons vecteurs de virus ont pu contaminer les plantes sur les parcelles non protégées ou après la fin de la protection par le traitement de semences Gaucho. La protection offerte par sa substance active, l’imidaclopride, ne peut s’étendre au-delà du stade 5 feuilles environ. Pour les parcelles semées dans la dernière quinzaine d’octobre, la protection contre les pucerons est donc devenue insuffisante au-delà de la première décade de décembre, à une période où les températures douces et l’absence de pluies étaient favorables au vol des pucerons.

Les symptômes seront plus visibles dans les semaines à venir avec la croissance des plantes, ce qui confirmera ou non la présence de ces viroses.

Nombreux petites foyers dispersés où les plantes jaunissent et présentent une faible croissance.

La virose peut conduire au dépérissement complet de la plante.
A proximité des plantes atteintes, on observe des plantes normales.

Sabine Battegay, Eric Masson, Michel Moquet (Arvalis – Institut du végétal)

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