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Il faut remonter à plus de 25 ans en arrière, pour observer un tel niveau de parcelles touchées et d’intensité de dégâts. Les semis précoces non protégés par une protection insecticide sont les plus concernés.
Un automne exceptionnel favorable au vol des pucerons
Jusqu’à Noël, le début de campagne s’est caractérisé par une douceur exceptionnelle sur l’ensemble des stations bretonnes (+ 3.2° d’écart en valeur absolue à la normale, sur la période du 20 octobre 2015 – au 31 décembre 2015, soit 140 % de la normale sur cette période), ce qui positionne ce début de campagne au niveau des records de T°. Parallèlement, le niveau de pluviométrie a été assez faible. Ces conditions ont donc été très favorables à l’activité et au vol des pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Les pucerons ont ainsi pu contaminer les cultures sur une très longue période. Dans ces conditions, les semis précoces sont les plus touchés s’ils n’ont pas été suffisamment protégés.
L’orge, est une espèce plus sensible que le blé et le triticale au virus de la JNO, elle est ainsi plus fortement exposée.
Le développement des pucerons est fortement dépendant des températures
L’activité du puceron débute pour des températures au-delà de 3°C et les seuils d’envols sont observés au-delà de 10°C. A l’automne 2015, la température moyenne observée constitue un record avec un niveau proche de 12°C jusqu’à Noël. En comparaison, la température moyenne de mars et avril 2016 n’est que de 8°C !
La mortalité des pucerons débute à partir de températures inférieures à – 4°C. Durant l’automne, aucun jour de gel qui aurait permis de limiter les populations n’a été enregistré.
Durant tout l’automne, le développement et les vols de pucerons ont donc été favorisés.
Lorsqu’ils sont virulifères, les pucerons peuvent transmettre aux plantes le virus de la JNO. Ces virus vont d’autant plus se multiplier dans la céréale que les plantes sont jeunes (2-3 feuilles à début tallage). Ils occasionnent des dégâts irréversibles qui peuvent se traduire par de très fortes chutes de rendement. Contrairement au monde animal, le monde végétal ne possède pas de mécanisme de limitation des virus. Les maladies virales des plantes sont donc persistantes et également incurables.
Il n’existe aucune méthode de lutte permettant de tuer le virus dans une plante. La seule solution est d’éliminer les pucerons, qui sont les seuls modes de propagation des virus.
Les semis précoces sont les plus touchés
L’insecticide imidaclopride (présent dans Gaucho 350 – Ferial – Gaucho Duo FS – Ferial Duo FS) est le seul traitement de semences efficace pour lutter contre les pucerons vecteurs de la JNO. Il se diffuse dans le sol tout autour de la graine. Il est alors absorbé par les racines, puis véhiculé par la sève dans les jeunes feuilles. La protection de l’imidaclopride est efficace, tant que sa concentration dans l’appareil végétatif reste suffisante (jusqu’au stade 5 feuilles environ).
Dans les 3 essais ARVALIS-Institut du végétal de 2015, soumis à infestations significatives et prolongées de pucerons, Gaucho 350 a confirmé sa forte efficacité avec un gain de rendement de + 50 q/ha.
La protection n’est pas totale face à des infestations tardives. Dans les essais 2015, après des semis précoces et des infestations prolongées, le traitement insecticide relais a permis d’accroitre le rendement de + 10 q/ha en moyenne.
A l’automne 2015 en Bretagne, les semis précoces protégés avec le traitement de semences Gaucho ont ainsi pu être contaminés courant décembre après la fin de la période de protection. Pour les parcelles non protégées par le traitement de semences insecticide ou un traitement insecticide foliaire, les dégâts sont plus intenses sur les semis précoces, mais ils s’observent pour toutes les dates de semis.
Des symptômes caractéristiques
Les foyers de JNO sont répartis de manière dispersée sur la parcelle. Ils correspondent aux contaminations de pucerons à l’automne qui s’effectue en premier par les individus ailés. Une fois posé sur une plante, le puceron ailé va y pondre des larves qui donneront naissance à une colonie d’aptères (pucerons non ailés). Ces pucerons se déplacent peu : seulement d’une plante à l’autre. Ils vont malgré tout agrandir la tache infectieuse et l’intensifier par des piqûres répétées. Le virus se multiplie dans les canaux de sève de la plante ce qui aboutit à sa destruction. Lorsque les dégâts s’expriment, la parcelle présente ainsi un aspect moutonné. Plus une plante est infectée jeune, plus l’impact de l’infection virale sera important.
Sur orge, les symptômes apparaissent plus tôt que sur blé. Cette année, ils ont été fréquemment observés dès la fin tallage. Les plantes atteintes sont nanifiées et on observe un jaunissement pouvant conduire au dessèchement de la plante.
Sur blé, les symptômes n’apparaissent que courant montaison, à partir du stade 1 à 2 nœuds. La hauteur de plante et la croissance sont réduites. On observe un jaunissement (et/ou rougissement) de la pointe des jeunes feuilles.
Sur blé, comme sur orge, on observe souvent des stries sur les feuilles.
Foyers dispersés. Dans les foyers, les plantes sont nanifiées (pour l’orge). L’ensemble de la parcelle est concernée.
A proximité des plantes atteintes, on observe des plantes normales.
Orge : les plantes atteintes sont nanifiées. Les vieilles feuilles jaunissent.
Sur blé comme sur orge, on observe souvent des décolorations sous forme de stries le long des nervures des feuilles.
Sur blé, les symptômes apparaissent plus tardivement et se traduisent par un jaunissement (et/ou rougissement) de la pointe des jeunes feuilles.