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Jaunisse nanisante de l’orge (JNO), comment la repérer et la combattre ?

Maladie virale végétale, la jaunisse nanisante provoque une altération majeure chez les céréales de la famille des graminées et en particulier sur l’orge. Ce sont les pucerons qui transmettent ce virus épidémique qui peut provoquer une perte de production jusqu’à 30 à 40 quintaux par hectare.

Qu’est-ce que la jaunisse nanisante de l’orge ?

C’est une maladie de l’orge mondialement répandue (sauf dans les zones tropicales), issue d’une combinaison dévastatrice entre des pucerons porteurs appelés rhopalosiphum padi et un virus dénommé luteovirus, de la famille des luteoviridae (infections des plantes). 

Ce sont les pucerons qui piquent de façon alimentaire les feuilles pour en obtenir la sève. Ils se muent ainsi en agents transmetteurs de ce virus qui est aussi référencé comme BYDV, soit en anglais « barley yellow dwarf virus », littéralement virus de l’orge nain jaune.

Une fois dans l’orge, la contamination est en marche, le virus se multiplie. La plante va se nanifier et se dessécher.

Quels sont les symptômes de la jaunisse nanisante de l’orge ?

Dans la plupart des cas, une parcelle contaminée par le virus va voir ses plantes jaunir au début de la montaison. Puis, au fur et à mesure, et si l’attaque est féroce, la tige et ses feuilles vont se dessécher.

La maladie peut n’atteindre qu’une petite partie du champ pour un phénomène isolé.

Il est coutume d’évoquer un aspect global de « moutonnement de la culture », en particulier pour l’orge.

Les plantes vont se nanifier ou voir leur croissance considérablement réduite.

Attention à ne pas confondre la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) avec une forte carence en phosphore ou en azote qui touchera elle l’intégralité du champ.

Quels sont les facteurs favorables au développement de la JNO ?

En fait, ce sont surtout les facteurs favorables au développement des pucerons qu’il faut ici prendre en compte. Ces derniers sont souvent logés dans les résidus des précédentes cultures ou dans des friches situées à proximité immédiate du champ.

Les mois d’automne qui prolongent la douceur de l’été sont favorables à la survie du Rhopalosiphum padi et donc à sa prolifération. Fraîcheur et soleil accélèrent le développement de la maladie implantée.

Enfin, il faut veiller à ne pas effectuer un semis trop précoce, car il serait alors plus sensible à l’attaque des pucerons.

Période de présence de la jaunisse nanisante de l’orge

Généralement, l’automne est une période propice à la prolifération. De la levée des plantes jusqu’à l’apparition des feuilles, l’orge sera très sensible. Il le sera beaucoup moins à la fin du tallage. 

Les solutions pour soigner la JNO

Il faut savoir qu’il n’existe aucun traitement permettant de combattre le virus Luteovirus et qu’il faut donc se concentrer sur l’élimination des pucerons.

La lutte agronomique contre la JNO passe tout simplement par l’élimination des résidus et des repousses. Il faut également éviter les semis trop précoces.

D’un point de vue phytosanitaire, et en monde préventif, le traitement insecticide des semences pourra être effectué aux moyens de produits adaptés qui permettront de repousser les pucerons.

Le traitement curatif est possible dans certains cas en agissant sur l’élimination des pucerons présents sur les plants, généralement quand 10 % des plantes de la parcelle portent au moins un puceron.

Méthode d’observation de la jaunisse nanisante de l’orge

Une analyse virologique peut être demandée pour obtenir une confirmation de la présence du virus BYDV. L’examen se fera par le biais d’un prélèvement effectué sur une feuille atteinte mais pas encore desséchée.

Parcourir régulièrement la parcelle est aussi un moyen de très vite s’apercevoir d’une possibilité de JNO : les pucerons sont visibles à l’œil nu, et le plus souvent à la mi-journée.


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