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Quelle stratégie pour développer la bioéconomie ?

La bioéconomie pourrait à la fois réindustrialiser le monde rural et changer de statut à l’agriculture. Celle-ci serait en effet portée par un projet à la fois économique et écologique qui contribuerait à atténuer le dérèglement climatique.

La bioéconomie est l’économie du vivant. Dans un note de synthèse intitulée « Bioéconomie : entreprises agricoles et société, une urgence partager », le think tank agriDdées (ex Saf) dresse un panorama des secteurs de production couverts par la biéconomie.  « C’est un système complexe qui réconcilie agriculture, compétitivité et développement durable », analyse le think tank.

Championne du « en même temps », la bioéconomie est destinée à des usages alimentaires et non alimentaires.

Soit elle est circulaire (fondée sur le recyclage et la valorisation de matières organique), soit elle crée de nouvelles chaines de valeurs.

Enfin, la bioéconomie repose tantôt sur des techniques traditionnelles, tantôt sur des technologies de pointes, rendant ainsi faisables des projets qui ne l’étaient pas encore il y a 15-20 ans comme par exemple l’agriculture de précision.

L’agriculture serait le maillon fort de cette nouvelle activité. Gagnante économiquement, socialement et environnementalement, elle ne serait plus perçue comme une source de pollution mais comme une source de solutions. Elle répondrait alors aux demandes des consommateurs et des citoyens, affirme le think-tank Agridées (ex Saf).

« La conversion partielle d’exploitations agricoles à la bioéconomie aurait comme finalité la création de services fournis aux collectivités territoriales (énergie, valorisation de déchets) », rapporte le think-tank Agridées.

Le développement de la bioéconomie recréerait aussi de nouveaux liens entre industrie et agriculture « en payant aux agriculteurs, fournisseurs de produits et d’énergie, les services environnementaux (PSE) rendus ou en montant en gamme la qualité de leurs produits », défend Agridées. Ces PSE seraient contractuels et s’ajouteraient aux aides des 1er et 2e piliers, rognées après 2020 si le budget de la Pac est confirmé en baisse.

Par ailleurs, la bioéconomie renouerait du lien entre la ville et la campagne. Les nouvelles activités bioéconomiques seraient aussi déconnectées des grands marchés des matières premières agricoles. Et en ayant une nouvelle source de revenu, les agriculteurs seraient ainsi moins liés à la volatilité des marchés des commodités agricoles.

Malgré la notoriété qu’elle véhicule auprès du grand public, et de plus en plus auprès des agriculteurs, la bioéconomie peine à se développer. Elle n’est pas portée par un projet économique et politique axé sur quelques priorités.

Pourtant, elle répond aux multiples demandes des consommateurs et des citoyens, partisans de relocalisation industrielle dans les territoires.

Des objectifs clairs, des choix ciblés 

Le think tank Agridées recommande la création de nouvelles filières structurées, territorialisées et affranchies des filières pétrosourcées (liées au pétrole comme les fibres synthétiques ou les matières plastiques). L’élaboration de produits différents et de meilleure qualité incitera le consommateur à changer ses habitudes.

Dans chaque territoire, afin d’éviter tout blocage intempestif, chaque projet devra être étudié et bâti avec l’ensemble des associations, des organisations et des citoyens pour éviter tout refus intempestif.

En conséquence, le think tank propose « la création de plateformes numériques. Elles regrouperaient les acteurs de la recherche, de l’innovation, de la production et de la transformation de biomasse pour les faire travailler ensemble ».

Pour être innovantes, ces nouvelles filières seront évidemment associées à des universités et à des grandes écoles où seront créées des chaires de bioéconomie. Le crédit d’impôt recherche pourrait être étendu à des projets de recherche spécifiques portant sur les facteurs de production agricoles biosourcés (d’origine végétales ou animales) qui favoriseraient le développement de ces filières (production se fertilisants biosourcés, de biostimulants, etc.).


Notre illustration ci-dessous est issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/1075805.

1 Commentaire(s)

  1. Des gens qui pensent, il y en a plein…
    Au final, à part des tas de mots avec le préfixe -bio- devant, cet article n’apporte rien de nouveau.
    Imaginer un instant que les groupe industriels vont payer les « services environnementaux rendus »…
    et si ce sont les collectivités qui le font, c’est sur de nouveaux impôts, donc impasse assurée. Nous produirons ce qui sera correctement rémunéré, nouvelles activités comprises.
    Réindustrialiser notre pays ? Ça n’en prend pas le chemin. Va falloir un peu moins de monde dans le tertiaire et les bureaux… et une politique française générale qui change vraiment.
    Pas demain la veille.

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