–stop–
Dans les prochains jours, le temps devrait être variable, les perturbations pluvio-orageuses devant s’enchaîner durant 5-6 jours à partir du jeudi 18 mai. Les températures devraient rester assez douces voire chaudes à des niveaux relativement conformes aux normales saisonnières.
Vis-à-vis de l’irrigation
Durant la présence des étamines sur les épis, il faut suspendre tout apport d’eau. Si la situation hydrique des sols est très délicate à l’heure actuelle, les pluies annoncées devraient couvrir au moins en grande partie les besoins en eau des cultures dans les prochains jours. Dans ces conditions, l’irrigation ne sera reprise que si les cumuls de pluies sont insuffisants pour atteindre la fin de période sensible.
Vis-à-vis de la protection de l’épi
Les pluies annoncées pourraient être favorables au développement des fusarioses notamment, compte tenu des températures assez élevées, aux Fusarium roseum (Fusarium graminarum et Fusarium culmorum), responsables de l’accumulation de mycotoxines (DON : Déoxynivalenol) dans les grains.
Les variétés peu sensibles permettent de s’affranchir de tout traitement hors situations très à risque (semis direct derrière précédent à risque). Pour limiter ces maladies, on aura recours à des produits contenant l’une des trois triazoles efficaces (tébuconazole, metconazole et prothioconazole), comme par exemple Horizon EW, Joao… ou une association (Prosaro ou Kestrel par exemple). On évitera les produits contenant de l’azoxystrobine, et la picoxystrobine pour assurer l’objectif de qualité sanitaire.
Sur blé dur, un traitement à floraison est recommandé compte tenu du risque climatique. Sur cette espèce, on préfèrera les produits type Prosaro ou Kestrel (si risque rouille brune faible), qui permettent de protéger les cultures contre les deux fusarioses, limitant ainsi à la fois le risque mycotoxines et le risque moucheture.
Vis-à-vis des cécidomyies
Les observations réalisées dans le cadre du BSV ont montré jusqu’à présent une activité relativement limitée, mais localement, des vols plus importants ont été signalés (Aunis). Les conditions des prochains jours (temps orageux, vent faible < 7 km/h et températures > 15°C en soirée), pourraient être favorables à l’activité de ponte.
Conduite à tenir
• Si ce n’est déjà fait, équiper dès maintenant les parcelles de cuvettes jaunes, notamment sur les zones à forte activité « historique » cécidomyies, en tenant compte des situations différentes qui peuvent faire varier la concomitance entre la phase de sensibilité des variétés (épiaison à floraison) et les pics de vol. Comme évoqué à plusieurs reprises cette année, les parcelles peuvent être à des stades très variables sur des secteurs proches.
• Observer et relever les pièges au moins deux fois par semaine.
• Si le seuil de risque est atteint (10 captures en 24 h ou 20 en 48 h dans les cuvettes jaunes), observer les insectes le soir et intervenir si femelles en position de ponte + temps orageux et calme.
• Intervenir avec des produits homologués contre la cécidomyie en respectant les conditions et les doses d’application.
La mise en œuvre d’un traitement systématique (à l’aveugle) a toutes les chances d’être inefficace. En effet, seuls les insectes présents au moment du traitement peuvent être détruits par l’insecticide. Les produits actuels n’ont ni curativité ni persistance, au-delà de 24 à 48 h après l’application, le produit ne sera que très peu efficace sur les insectes.
Les variétés tolérantes ne nécessitent pas de protection, les principales étant Aigle, Altigo, Auckland, Némo, Oregrain, Renan, Rubisko.
Vis-à-vis des pucerons
Des populations de pucerons ont été souvent observées mais concentrées sur les feuilles. Dans la plupart des cas, on observe simultanément une bonne activité des auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes, micro-hyménoptères). Ceux-ci devraient réguler les populations. Depuis cette semaine, avec le pic de chaleur après épiaison, les pucerons font leur apparition sur certaines parcelles sur épis. Tant que les seuils de traitement ne sont pas atteints (1 épi sur 2 colonisé par au moins 1 puceron), il est préférable de les laisser intervenir, un traitement insecticide pourrait les détruire inutilement et provoquer une pullulation des pucerons.
Vis-à-vis de l’estimation des dégâts de gel suite aux températures froides de fin avril
Gel mécanique
Les dégâts de gel mécanique sur parcelles épiées ont pu être évalués ces derniers jours sur blé tendre, blé dur et orges d’hiver. Dans un grand nombre de situations, les parcelles de blé tendre et blé dur sont quasi indemnes ou présentent des symptômes d’épillets détruits à de faible niveau (1 % d’épis gelés sur la parcelle). Mais localement, certaines sont touchées beaucoup plus significativement (20 % d’épis gelés ou plus). Les parcelles d’orges d’hiver sont régulièrement plus touchées aussi.
Dégâts de gel méiose
Il est encore trop tôt pour évaluer aisément les risques des dégâts de gel méiose (défaut de fertilité des grains de pollen). Un premier diagnostic est possible pendant le remplissage du grain (à partir de 200°C après floraison) pour quantifier la fréquence d’absence de grains dans les épis, ce qui pourra se faire à partir de début juin. Le tableau ci-dessous indique les dates indicatives à partir desquelles il est envisageable de réaliser un diagnostic de fertilité suffisamment fiable. Il est valable pour toutes les espèces de céréales. Ces dates ont été établies par rapport aux données climatiques de différents postes de la région.
Tableau : dates limites de diagnostic de la fertilité des épis de céréales selon la date d’épiaison