Chaque mois, l’institut de l’élevage publie une série d’indicateurs afférents à la production laitières en France : niveau de collecte, prix du lait standard mais aussi l’IPAMPA ou encore la marge la Marge IPAMPA Lait de vache sur Coût total indicé (MILC), directement dérivé de l’IPAMPA.
Au mois de décembre dernier, l’Institut de l’élevage rapportait : « les charges en élevage, d’après l’IPAMPA lait de vache sont restées quasiment stables en octobre 2024 d’un mois sur l’autre et ont diminué de 3,9 % par rapport à l’année précédente ».
Mais l’IPAMPA ne couvre que 60 % du coût de production total du lait puisqu’il ne prend en compte que les biens et services de consommation courante : Aliments achetés Produits vétérinaires et services Engrais et amendements Semences Produits de protection des cultures Energie et lubrifiants Fournitures Entretien du matériel Entretien des bâtiments Frais généraux.
La baisse de 3,9 % rapportée à la totalité du coût de production n’est ainsi que de 2,34 %.
Et cet indice IPAMPA « Biens et services de consommation courante » évolue indépendamment des salaires, des charges foncières et de la rémunération du capital.
Dorénavant, l’interprofession laitière publie deux indices agrégats complémentaires :
Les « charges comptables non indicées » et les « Charges supplétives non indicées » pour couvrir l’ensemble du coût de production du lait. Ils représentent chacun environ 20 % de la totalité du coût total.
Le deuxième indice prend en compte les travaux par tiers, les fermages et les mises à disposition, les charges sociales, les salaires, les frais financiers et autres charges.
Le troisième indice porte sur les charges supplétives du travail, du foncier et de a rémunération du capital.
La FNPL montre ainsi que les coûts de production du lait se sont plutôt stabilisés sur un an et non pas diminué comme le laisse entendre l’évolution de l’IPAMPA qui ne prend en compte que les biens et services de consommation courante.
L’été dernier, l’IPAMPA avait déjà diminué de 2,8 % sur un an.
Mais l’IPAMPA « charges comptables non indicées » avait progressé entre temps de 2,9 % et l’IPAMPA « Charges supplétives non indicées » de 4 %.
En pondérant ces deux derniers indices, l’IPAMPA « charges comptables non indicées » contribue à accroître le coût de production de lait de 0,58 % (2,9 % x 0,2) et l’IPAMPA « Charges supplétives non indicées » de 0,8 %.
Autrement dit le coût de production total du lait n’a baissé que de 1,16 % sur un an l’été dernier ( -2,34 % +0.58 % + 0,6 % ).
L’indice IPAMPA dorénavant calculé sur la totalité du coût de production du lait rend compte de la conjoncture réelle de la filière laitière. Il permet aussi aux producteurs de mieux défendre leurs revendications de prix d’achat du lait auprès des industriels.