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Faut-il encore semer du blé dur en Occitanie ?

Suite aux conditions de l’année 2018, avec une qualité dégradée, des rendements faibles et des prix mauvais, des questions se posent quant à l’intérêt du blé dur dans la région Occitanie. Voici quelques éléments de réponse.

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Le blé dur toujours intéressant en pluriannuel

Malgré une conjoncture défavorable, le blé dur reste plus intéressant que le blé tendre 8 années sur 10 dans la région.

Sur l’étude menée chaque année sur le département de la Haute-Garonne, sur la base de données CER (prix payé producteurs avec réfaction + différentiel de rendement blé dur / blé tendre en parcelle agriculteurs), on retrouve une marge brute plus élevée en blé dur 8 années sur 10 comparativement au blé tendre. Malgré des rendements supérieurs et des intrants plus faibles en blé tendre, en pluriannuel, le blé dur reste intéressant pour la région.

A retenir

– Une forte variabilité du différentiel de marges existe entre les deux cultures selon les années.
– Le différentiel prix ressort comme l’élément le plus corrélé au différentiel marge.
– En moyenne 5 ou 10 ans, le blé dur ressort comme la plus rentable des deux cultures (de l’ordre de + 200 €/ha en moyenne).
– L’année 2018 est prévue comme très en retrait, lié à deux paramètres impactés en même temps : le rendement et les prix très dégradés avec la qualité.

Blé améliorant = contrat
• Le blé améliorant est une filière très petite. Le marché des BAF concerne en effet des volumes restreints. Ne mettez en place que le blé améliorant que vous pouvez contractualiser.
• Le pilotage d’un blé améliorant se fait comme un blé dur : autant de charge en azote et fongicide. Baisser en intrant sur un blé améliorant a les mêmes impacts que sur un blé dur : le rendement diminue et la quali-té se dégrade et des réfactions peuvent être appliquées.
• L’écart de rendement entre le blé dur et blé améliorant est très faible.
• La disponibilité en semences est très réduite cette année.

En production de blé dur, penser à ne pas négliger la conduite. Le pilotage en culture peut vous permettre d’ajuster vos intrants au plus juste.

 

Matthieu Killmayer, Jean-Luc Verdier (Arvalis – Institut du végétal)

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