eta 08 semaine 27 bis couverture

ÉVALUER SON ENTREPRISE: la démarche à suivre pour ne pas se tromper

Bien estimer la valeur de son entreprise est une étape primordiale pour réussir sa vente. Pour y parvenir, la démarche à suivre repose sur trois méthodes de calcul complémentaires et spécifiques. Aucune ne doit être négligée.

 
Le prix de vente d’une entreprise de travaux agricoles (Eta) ne se décrète pas. Pour le déterminer, la démarche à suivre est la suivante : estimer la valeur de l’entreprise en appliquant trois méthodes d’évaluation différentes (patrimoniale, économique et financière – cf encadré) puis confronter les résultats obtenus pour définir ensuite le prix de vente qui sera retenu.
« La valeur patrimoniale de l’entreprise dépend de l’état global des matériels, des installations, et des divers actifs corporels détenus par l’entreprise. Leur estimation sera faite par des experts ou des concessionnaires revendeurs qui se prêteront aisément à l’exercice », explique Daniel Causse, Expert-comptable – Responsable technique et déontologique à CER France.
Evidemment, l’emplacement et l’accessibilité des constructions sont des critères retenus pour estimer la valeur de ces bâtiments. Concernant la transmission des bâtiments, celle-ci sera souvent traitée séparément.
La valeur du fonds de commerce de l’entreprise dépendra de la nature des contrats conclus par l’entreprise. Les contrats de chantiers spécialisés, qui requièrent des matériels spécifiques, renchérissent, grâce à la rareté de l’offre la valeur du fonds de commerce de l’entreprise à céder.
En fait, le fonds de commerce sera estimé en analysant les activités de l’entreprise séparément et en appréciant leur contribution à la réalisation du chiffre d’affaires de l’Eta. Toutefois, en cas de sous évaluation manifeste notamment un trop faible pourcentage du chiffre d’affaires, l’administration fiscale pourra contester le montant retenu. Bien évidemment il ne s’agit pas d’un transférer une valeur d’actif incorporel non amortissable sur un actif amortissable !
La valeur économique de l’Eta est plus subjective à établir. Elle dépend en premier lieu du chiffre d’affaires réalisé, des résultats obtenus (valeur ajoutée, EBE, REX…) et de la rentabilité des capitaux propres investis. « Toutefois, un certain nombre de critères doivent aussi être pris en compte, précise Daniel Causse. Des salariés particulièrement autonomes faciliteront la transmission de l’entreprise. Mais si la réussite de l’entreprise repose essentiellement sur la notoriété de son patron, sa cessionpourrait générer une perte importante de clientèle après son départ. C’est pourquoi, la valeur économique de l’entreprise ne doit pas reposer que sur la valeur personnelle de son dirigeant ! ».
Une attention particulière doit être apportée à l’estimation financière de l’entreprise (cf encadré). C’est la seule méthode d’évaluation qui prend en compte les capacités de financement et de remboursement des prêts du probable acquéreur de l’entreprise en vente. Or encore trop de passionnés de machinisme agricoles sous-estiment cette approche à leurs dépens.
 
 
LES TROIS MÉTHODES D’ÉVALUATION PATRIMONIALE, ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
 
La valeur patrimoniale d’une entreprise est égale à la somme des valeurs de chacun de ses actifs corporels (matériels, installations…) et incorporels (fonds de commerce).
La valeur économique d’une entreprise repose sur les performances économiques de l’entreprise (Valeur ajoutée, EBE Résultat d’Exploitation, rentabilité des capitaux propres).
Mais une entreprise ne pourra être vendue si ses performances économiques ne permettent pas au repreneur de dégager des capacités de financement nécessaires pour l’acquérir et pour investir.
Par l’Excédent Brut d’Exploitation moyen et/ou futur net de prélèvements privés l’acquéreur appréciera sa capacité à rembourser des emprunts de reprise et de développement. De cette capacité, découlera un montant d’emprunt possible, qui, ajouté à l’autofinancement permet de trouver une valeur.
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