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Est-il encore possible de semer une orge de printemps ?

En raison de l’hiver 2017-2018 pluvieux, des parcelles d’orge de printemps n’ont pas encore pu être semées. Le semis de cette culture est aussi envisagé dans le cas de parcelles implantées en céréales d’hiver et touchées par des inondations, en particulier en terres superficielles. Que faire dans ces situations ?

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Le créneau de semis idéal pour l’orge de printemps se situe dans une fourchette de dates de semis d’environ un mois. En Normandie, cette période est comprise entre le 15 février et le 20 mars. La fin de période de semis optimale est donc dépassée.

Figure 1 : plages recommandées de dates et de densités de semis des orges de printemps en France

Source : Choisir et Décider Orge de printemps – Variétés et interventions – Synthèse 2017

Effectuer le semis après le 20/03 : quelles conséquences physiologiques ?

Le semis d’une orge de printemps à des dates ultérieures au 20 mars n’est pas sans conséquence.

Un semis tardif début avril au lieu de fin février/ début mars engendre un recul de la date d’épiaison d’environ 10 jours et un raccourcissement du cycle d’environ 20 jours. Le risque d’échaudage des grains au cours de la phase de remplissage est donc accru. Il peut en résulter une perte de rendement ainsi qu’une dépréciation du calibrage et de la teneur en protéines.

Une pénalisation de la capacité de tallage de l’orge est également à craindre ce qui peut aboutir à une diminution du nombre d’épis potentiels/m². Cette composante de rendement ayant une corrélation forte avec le rendement final, il est préconisé d’augmenter les densités de semis pour pallier cet inconvénient (tableau 1).

Tableau 1 : densités de semis des orges de printemps conseillées en fonction du type de sol et des conditions de semis

Source : Choisir et Décider Orge de printemps – Variétés et interventions – Synthèse 2017

Mieux vaut éviter de semer dans l’urgence

La date de semis est conditionnée par la date de ressuyage des sols et la possibilité d’exécuter une préparation superficielle en un minimum de passages. Suite à un hiver humide, il est souvent bénéfique d’attendre un ressuyage correct du sol plutôt que de vouloir semer à tout prix. L’ordre des parcelles à semer doit être déterminé en fonction de ce critère. Une orge mal implantée sera beaucoup plus sensible aux accidents climatiques à venir.

Le cumul printanier de pluies entre le semis et l’épiaison est un facteur déterminant pour l’atteinte du potentiel de rendement de l’orge de printemps. A l’heure actuelle, il est trop tôt pour se positionner en tendance sur les conditions climatiques à venir. Les prévisions des prochains jours indiquent pour l’instant des conditions pluvieuses. Si à l’issue de cette semaine les semis n’ont pas pu être effectués, il serait raisonnable de privilégier l’implantation d’une autre culture. Dans les sols profonds, plusieurs cultures peuvent être envisagées (pommes de terre, betteraves, maïs…). Dans les sols plus superficiels, le choix sera plus restreint (tournesol…).
 

Cynthia Torrecillas, Manon Verger (Arvalis – Institut du végétal)

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